Je n'en fini pas de découvrir de nouveaux maîtres du cinéma japonais. Leur cinéma des années 50 et 60 semble être une corne d'abondance, qui n'en finit jamais de ressortir d'anciens films. Ainsi Noboru Nakamura, a lui aussi comme nombre de ses confrères, une filmographie monumentale qui avoisine les 90 films ! Mais bizarrement, les deux tiers de ceux-ci semblent avoir disparus à en croire IMDb, qui en recense 75, dont une cinquantaine n'ont pas un seul avis de spectateur. Pourtant le cinéaste décédé en 1981, n'était pas un illustre inconnu, plusieurs de ses films voyageront à travers le monde dans de nombreux festivals, dont celui-ci qui ira jusqu'aux Oscars à Hollywood en 1964.
A "Koto", son titre original, le titre anglais de "Twin sisters of Kyoto" semble plus explicite quant à son sujet. L'histoire d'une jeune fille qui découvre à 20 ans qu'elle a une sœur jumelle vivant dans la même ville.
On est ici dans du cinéma contemplatif et intimiste dans la lignée de Ozu. Un scénario simple de la vie d'une famille, sublimé par un sens très poussé du cadrage et des décors sublimes. Bien que situé dans les années 60, on est souvent enclin aux doutes, à la vue de l'omniprésence des traditions japonaises dans le film. Quasiment tous les protagonistes portent des kimonos, évoluent dans les vieux quartiers de la ville et célèbrent de vieilles cérémonies religieuses ou historiques. On est donc bien dans une représentation très traditionnaliste de la société nippone, mais qui semble vivre ses dernières années, à l'image de la boutique du père menacé par l'arrivée de requins du commerce dans le petit quartier.