Sorti en 1954, The Snow Creature dilue la présence de son monstre et ses enjeux dans une solution sans goût à la limite du buvable, les apparitions du yéti se cantonnant au même plan réutilisé ad nauseam à l’endroit comme à l’envers. Nous avons vraiment l’impression que les dialogues, par ailleurs décoratifs, meublent une intrigue trop brève pour occuper une heure dix minutes, débités par des acteurs corrects quoique guère mémorables. Intrigue par ailleurs plagiée sur le King Kong de 1933 (Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack), recyclant des thèmes – la capture de la bête afin de devenir célèbre, son expédition puis sa fuite dans la ville – et un schéma actanciel similaires. La seule qualité du film tient à l’atmosphère de montagne qu’il installe par un travail du son et un sens certain du huis clos – l’espace confiné de la tente battue par les vents violents et les tempêtes de neige. Pas de quoi en justifier le visionnage.