Ha, un film de Resnais c'est toujours un plaisir à regarder, et si je suis particulièrement friand de ses comédies, type On connaît la chanson ou Les herbes folles, j'aime aussi beaucoup ses drames, surtout Hiroshima mon amour que j'avais adoré. C'est donc avec plaisir que je me plonge dans L'Amour à mort, un film avec un titre absolument magnifique, et au contenu qui ne l'est pas beaucoup moins.
Bon avant toute chose ça fait plaisir de revoir le couple Arditi/Azéma qu'on aime tant chez Resnais, ici dans un rôle vraiment plus sombre qu'à l'accoutumé. C'est un film sur la mort, la foi, l'amour, la peur de perdre l'autre, la peur de la mort, la fascination qu'on peut avoir pour elle, et la peur de perdre son amour. Tout ça se mélange pour donner quelque chose de très beau, très touchant. Je veux dire qu'on peut tous s'identifier au personnage d'Arditi, cet homme cliniquement mort qui parvient à revenir parmi les vivants et ne parvient pas à se remettre de cette expérience, n'importe qui dans cette situation serait bouleversé, à la fois terrifié par ce qu'il a pu voir et entendre, et fasciné par cette idée qui ne paraît pas si désagréable que cela. Ce que j'appellerai les "noirs de transition" (expression un peu grossière mais il faut voir le film) donnent un petit sentiment de flottement, du même type que celui qu'on pouvait avoir dans L'Année dernière à Marienbad, et bien qu'ils se répètent inlassablement tout au long du film ils ne lassent pas, mais donnent un rythme un peu étrange au film, un peu posé, comme si la mort n'était jamais loin et nous attendait toujours au tournant.
Le film est intéressant dans tous les thèmes qu'il développe, et c'est juste beau de voir Azéma dans ce rôle de femme totalement amoureuse, dévouée à son amant, lui faire une promesse qu'elle pourra peut-être ne pas tenir. Il réussit à capter ce qu'il y a de si puissant dans l'amour, ce lien fort qui unit deux êtres et qui peut-être lié à la mort. Dans un sens, le titre ne ment pas.
Vraiment un beau film, qui a réussi à me toucher, qui est très bien joué et pointe un état qui peut nous arriver à tous, le deuil, la perte de l'autre.