L'amour : regard sexiste pour libidineux intellectuello-cyniques.

La patte Beigbeder n'a jamais été ma tasse de thé, car transpirant de snobisme avec des formulations de marketeux qui prétendent que littérature et punchlines vont de paire. Mais donnons une chance... Alors j'ai regardé, et j'ai peiné à aller jusqu'au bout.

Très rapidement, le jeu déplorable de Gaspard Proust, l'humour gras, l'écriture plate et le rythme du film donnent le ton : c'est insipide et creux. L'amour est un vaste sujet, et le prisme à travers lequel ce film/livre l'aborde est pas moins celui d'un adolescent qui geint et qui accuse tout le monde sauf lui même.

En tout point, il n'y a aucune profondeur. L'amour est bêtement synonyme de sexe, la beauté d'une femme est synonyme de "visage qui n'appelle qu'à être souillé de la semence du mâle". Les liens amoureux sont définis, à l'instar du corps féminin, comme des biens de consommation (du male gaze et du harcèlement de rue, en veux tu en voilà) que l'on possède égoïstement jusqu'à lassitude, parce qu'une femme soit ça se déglingue, soit c'est une connasse. Je cite. Oui, oui.

L'amour selon Beigbeder, c'est ni plus ni moins de la fast fashion. Ce cynisme qui se veut séducteur et tourmenté, est tout simplement beauf et ringard, comme si ne pas respecter l'autre et se regarder le nombril (et la bite) avait quoi que ce soit de charmant.

On passera sur les allusions homophobes, islamophobe et une infâme banalisation de la pédophilie où Joey Starr envisage des enfants comme un prédateur abject.

De temps en temps, une petite mise en abîme où des protagonistes parlent de "L'amour dure trois ans" comme le torchon qu'il est. Comme quoi, il y avait quelque part un peu de lucidité sur la piètre qualité de cette œuvre.