Un film étonnant et pourtant typique de son époque réalisé par Jacques Doillon avec l'aide de Jean Rouch et Alain Resnais. Qu'est-ce que cela raconte ? Et bien l'An 01, c'est-à-dire un reboot de la société, et du monde moderne une sorte d'arrêt général de toute activité consumériste en particulier (amusant de voir ce film en 2021 lorsqu'on a connu un arrêt d'une autre sorte). Dans l'esprit on retrouve la naïveté, le côté candide voir l'irréalisme d'un nouveau mode de vie post soixante-huitarde, hippie et libertaire mais heureusement ce film n'est jamais lourdingue politiquement parlant, cela reste léger, insouciant et parfois drôle (même si on se fend jamais la gueule !), et ça nous parle de consommation, du monde du travail, de la propriété, d'amour et de sexualité libre. Pour la forme cela se dessine en une suite de saynètes, sans personnages principaux, sans fil-conducteur un peu comme les films soviétiques des années 20. En bonus, vous pouvez prendre le temps de remettre un nom sur les visages quasi anonymes en 73 de tout le casting ou l'on croise les membres du Splendid, du Café de la gare et d'Hara-kiri.