L'ange du Mal ( The Redeemer Son of Satan) est une petite curiosité datant de 1978 , un film d'horreur assez incompréhensible dans sa globalité mais parfois assez séduisant par brides. Le film reste la seule et unique réalisation de Constantine S Gochis mais c'est également l'unique film du scénariste William Vernick et la seule et unique apparition sur grand écran pour la plupart des acteurs et actrices du film. L'Ange du Mal demeure donc presque par définition un film assez étrange et unique en son genre.


Difficile de venir faire le résumé d'un film par moment assez obscur dans ce qu'il raconte... Pour la faire courte on se retrouve ici avec l'histoire d'un prédicateur guidé par l'influence d'un gamin maléfique afin de punir les péchés d'une bande d'adultes lors d'une réunion d'anciens élèves.


L'Ange du Mal est un film qui semble combiner deux récits distincts qui ont un peu de mal à s’emboîter l'un dans l'autre. On a d'un côté ce récit surnaturel d'un gamin qui sort d'un lac le poing levé comme Superman pour ensuite venir faire pousser un second pouce à un prédicateur et de l'autre cette histoire assez classique (mais relativement innovante pour l'époque) d'une réunion d'anciens élèves perturbée par un tueur dans un esprit très slasher. Même si l'on comprendra que le prédicateur du premier récit est aussi le tueur de l'autre, il reste bien difficile de savoir si les deux intrigues possède une même temporalité, la cérémonie mortelle pouvant même ressembler à un fantasme échappé de l'esprit de ce prédicateur sous influence maléfique de ce gosse que l'on comprend vaguement venu des enfers. En tout cas ce qui est certain c'est que cette singularité et confusion scénaristique ajoute un peu à l'aspect étrange et insaisissable du film. L'aspect le plus réussi du film reste toutefois le cœur de son récit avec cette histoire de six adultes qui se retrouvent dans leur ancien lycée et deviennent les proies d'un tueur qui a visiblement a décidé de les éliminer pour les punir de leurs péchés capitaux. On est tout de même une quinzaine d'années avant Seven, mais objectivement on en voudra pas trop à David Fincher d'avoir repris le concept à sa sauce et un tout petit mieux exploité la thématique des années plus tard. Dans le cas de L'Ange du Mal on sent que l'idée reste même un vague prétexte plus qu'une véritable thématique avec en plus une vision très light et contestable des péchés ; on se retrouve avec un mec puni pour gourmandise parce qu'on le voit bouffer un burger au début, une femme punie pour la luxure juste visiblement parce que elle est lesbienne (??), un avocat que l'on nous dit simplement avare , un acteur orgueilleux … Les péchés sont présentés de façon très succinctes, voir juste énoncés au détour d'un dialogue et d'ailleurs ils ne sont que six même si le film compte sept victimes et que peut être la septième vient compléter le tableau machiavélique du tueur, cela fait partie des nombreux mystères du film. Les différents pécheurs ne seront même pas tuer par là ou ils auront péché laissant imaginer que cette thématique n'est pas non plus d'une grande importance au point d'aller chercher une quelconque morale pro ou anti-religieuse dans le sous texte du film.


Si le film reste assez plaisant dans sa dimension slasher c'est tout d'abord parce que les meurtres sont assez variés à défaut d'être originaux avec l'utilisation de pièges, de mise en scène macabre ou de pantins grandeur nature assez flippants. Quant au tueur lui même il multiplie les déguisements et masques se présentant parfois comme la grande faucheuse, comme un clown, un magicien macabre ou un chasseur ridicule avec une fausse moustache assez croquignolette. Pas vraiment charismatique mais suffisamment cabot, le tueur rondouillard assure sa dose de fun à l'entreprise de purification par le meurtre. Même si ils ne sont pas toujours très convaincants et justes le casting amateur ou du moins débutant s'en sort plutôt correctement avec aussi quelques acteurs et actrices qui connaîtront une carrière par la suite comme Jeannetta Arnette vue dans d'innombrables séries TV et qui incarne ici une jeune fille dont la terreur s'exprime merveilleusement bien sur son visage de blonde angélique. Quant à la mise en scène de Constantine S Gochis elle est bourrée de petites idées séduisantes, de cadrages bizarres, d'une chouette utilisation de la lumière et d'expérimentations qui font toute la saveur de ce type de production un peu fauchée et maladroite, bien loin des autoroutes à jump scare du cinéma horrifique de notre époque. A noter aussi parmi les réussites du film sa très chouette affiche et sa bande originale synthétique et bizarre signée par Phil Gallo et Clem Vicari Jr , un duo que l'on retrouvera plus tard pour la BO de Mother's Day. Et puis pour terminer sur un dernier sourire, il y-a dans le film un DJ un peu moisi qui se retrouve crédité au générique comme Ron Des Vous, le genre de petite chose qui m'amuse toujours.


L'ange du Mal (Redeemer Son Of Satan) est un film un peu bancal à cause de son double récit mal emboîte et ses thématiques prétextes pas suffisamment exploités pourtant le film de Constantine S Gochis demeure dans sa dimension slasher un petit film étrange et plaisant avec son lot d’idées séduisantes et folles. Un film dont j'ai bizarrement réévalué la note à mesure que j'en écrivais la critique.

freddyK
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le 17 févr. 2024

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