C'est le genre de film qu'on a envie d'aimer et de défendre, mais qui est trop maladroit dans son écriture pour enthousiasmer et marquer. Non pas que le scénario soit déséquilibré (il est, dans son style, très proprement construit - et parfaitement sans surprises du coup, utilisant un peu tous les poncifs du genre), mais plutôt qu'on ne sait pas vraiment ce qu'il veut raconter, ne faisait pas vraiment le portrait de ces jeunes jetés à la rue par leurs propres parents, pas plus que celui de la directrice ou du jeune en travaux d'intérêt général par qui le récit est initié, et qui trouvera sa place au milieu de ce gentil foutoir.
Bref, ca parle un peu de tout et de rien. Et ça ne dit pas grand chose.
La réalisation suit le même parcours, propre et sans fausse note, mais sans poésie, sans émotion.
Reste malgré tout un sujet édifiant qui méritera toujours d'être mis sur le devant de la scène (celui de l'exclusion sous prétexte de différence), ce qui en soi est déjà un bon point. Valérie Lemercier en étant un autre, représentation assez crédible du combat mené au quotidien par la directrice de l'assoce pour faire son maximum sans s'attacher. Ce qui donne le plus beau passage selon moi, quand elle reprend un bénévole en lui disant : si tu es venu ici chercher du réconfort en consolant ces jeunes, tu pars.
Bref, c'est pas mauvais, mais ça reste en surface, empilant juste les scènes typiques de ce genre de film sans apporter la moindre identité ni la moindre émotion.