Back to my future
Voir L’armée des douze singes à 19 ans est une expérience du temps dans ce qu’elle a de plus plaisante. Nous sommes en 1996, le blockbuster du moment se teinte d’une coloration un peu branque et...
le 22 sept. 2014
90 j'aime
12
Support: 4K Bluray UltraHD
En première année d’études, j’avais pris un cours optionnel intitulé “Regards croisés sur le cinéma” au cours duquel notre prof nous avait successivement projeté La Jetée de Chris Marker, puis le long métrage développé à partir de ce concept, 12 Monkeys. Autant dire que du haut de mes 18 ans, j’étais abasourdi par la réinterprétation du roman photo originel par Terry Gilliam, que je ne connaissais alors que pour ces frasques chez les Monty Python. Une quinzaine d’années se sont écoulées depuis, j’ai rattrapé la majeure partie du corpus du cinéaste, mais je ne suis jamais revenu sur ce film ci, par peur sans doute d’être déçu, de ne plus avoir l’intérêt du scénario, connaissant déjà la résolution.
Mais la confrontation de la réalité de l'œuvre avec mon souvenir s’est faite en douceur. Pas de désillusion, mais plutôt une nouvelle appréciation de ce qui nous est proposé. Gilliam se fait plus discret dans sa folie inventive que sur Brazil ou le Baron Munchausen, puisque embarqué dans un projet hollywoodien avec une star bien installée (Bruce Willis, à contre emploi de ses rôles habituels) et une autre en pleine montée en puissance (Brad Pitt). En résulte un film plus cadré, mais néanmoins empreint de la patte du cinéaste.
Le désespoir latent du métrage ne se teint que de rares lueurs d’humanité dans un monde au bord du gouffre qu’il semble impossible de sauver, tandis que les cartes de la folie et de la réalité se brouillent jusqu’à cette scène finale ambiguë (qui ne figurait pas dans le montage initial, car jugée trop explicite). Le déroulé n’a pas pris une ride, et ne souffre en aucun cas de la connaissance du pot au rose tant il nous emmène dans la psychée tordue d’un homme qui croit qui rencontre une femme qui doute, puis qui croit, quitte à faire douter l’homme à son tour. Un imbroglio mené avec une limpidité pas évidente lorsque le voyage temporel est traité au cinéma.
Si l’on peut reprocher une légère sagesse à 12 Monkeys au vu du CV de Gilliam, ainsi qu’une esthétique laiteuse qui l’ancre solidement dans les années 90, on est cependant toujours devant une oeuvre maîtrisée, passionnante, et dont la musique iconique de Paul Buckmaster m’a hanté des années alors que je l’entendais tous les samedis dans Rendez-vous avec X, sans que je ne me remette d’où elle vienne jusqu’à aujourd’hui.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Brad Pitt, Les meilleurs films sur le voyage temporel, Les meilleurs films avec Bruce Willis, Les meilleurs films avec un twist final et Les meilleurs films de 1995
Créée
le 21 juil. 2024
Critique lue 17 fois
D'autres avis sur L'Armée des 12 singes
Voir L’armée des douze singes à 19 ans est une expérience du temps dans ce qu’elle a de plus plaisante. Nous sommes en 1996, le blockbuster du moment se teinte d’une coloration un peu branque et...
le 22 sept. 2014
90 j'aime
12
Après un énième visionnage de Twelve Monkeys, je me devais de rendre un petit hommage à cette perle de la science fiction, avec une petite question, pourquoi c'est si génial ? -Parce que c'est ça...
le 26 août 2013
70 j'aime
5
Dix ans après Brazil, Terry Gilliam, membre des Monty Python, signe un second grand film d'anticipation avec L'Armée des douze singes. On y découvre le monde en 2035. Monde ravagé par un virus où...
le 6 nov. 2014
49 j'aime
3
Du même critique
Alors qu’à chaque nouvelle itération de la formule qui trône comme l’une des plus rentables pour la firme française depuis déjà quinze ans (c’est même rappelé en lançant le jeu, Ubisoft se la jouant...
Par
le 10 oct. 2023
19 j'aime
Il est de ces jeux qui vous prennent par la main et vous bercent. Des jeux qui vous entraînent dans un univers capitonné, où de belles couleurs chaudes vous apaisent. Spiritfarer en est. Le troisième...
Par
le 9 sept. 2020
13 j'aime
2
Cinquante heures pour le platiner, et c'est d'ailleurs bien la première fois que j'arrive à aller aussi loin dans un roguelite. Non pas qu'il soit facile, il est même étonnamment ardu pour un triple...
Par
le 30 juin 2021
11 j'aime
6