J’étais convié ce soir à Paris à l’Avant-Première Cinéma du dernier film de Stefan Liberski L’Art d’être heureux. Je suis le travail de Liberski depuis 1999, c’est pour moi un grand artiste multiface et il mérite d’être davantage (re)connu en France. Le pitch du film : Jean-Yves Machond (joué par Benoît Poelvoorde dans une forme jubilatoire) un ancien artiste conceptuel raté et malheureux comme la pierre tente de redonner du sens à sa vie d’artiste en se retirant pour créer en Normandie l’œuvre de sa vie dans une sorte de maison d’architecte en forme de soucoupe volante qu’on aurait pu voir dans l’émission Striptease. Il côtoie alors un peu malgré lui une faune d’artistes originaux et doux-dingues menée par Bagnoule ( Gustave kervern égal à lui même dans sa justesse et son unique) et y rencontre Cécile une galeriste à la séduction trouble, son mari jaloux et une jeune artiste nomade très mystérieuse. C’est un film tragi-comique drôle et attachant peuplé de personnages et acteurs vraiment épatants. Ça parle du bonheur, du malheur, de la création, du désir, de la philosophie, de la différence, du marché de l’art, de la solitude et de l’amour tout court et filial. Camille Cottin et François Damiens sont irrésistibles, au sommet de leur Art. Un film plus complexe qu’il n’y paraît, remarquablement construit et écrit avec plein de sous texte et de subtilités, et avec une jeune actrice qui crève l’écran par sa fraîcheur, sa beauté et son talent : la révélation du film Marine Dandoy. À voir absolument !