Premier film et galop d'essai.

Mr Durand assassine ses victimes et laisse sa carte de visite. Dans le bureau du ministre de l'intérieur, le préfet de Police a 15 jours pour trouver le tueur. Le préfet ordonne au chef de la PJ de trouver durant sous 8 jours. Le chef de la PJ donne 4 jours au commissaire...

En quelques minutes, le ton est donné : ironie mordante, l'assassin... est une comédie policière brodée sur du classique, avec un inspecteur adepte du déguisement.

Sans être un mauvais film, l'assassin... reste un film mineur, léger. J'ai l'impression que Clouzot n'ose pas explorer pas les tréfonds de l'âme humaine, comme il le fera si bien dans Quai des orfèvres, Le salaire de la peur ou La vérité.

Clouzot, dont c'est le premier long métrage, s'amuse avec une galerie de personnages plus fantasques les uns que les autres, les pensionnaires du fameux "21" ont tous un caractère bien trempé. Les premiers comme les seconds rôles, remarquables, donnent tout son caractère à cette fiction. Le duo Pierre Fresnay / Suzy Delair, comme chien et chat, fonctionne à merveille.

La partie technique, elle, se contente de peu. Filmé en studios (guerre oblige ?), la caméra reste très (trop) sage, à la limite du théâtre en conserve. Seuls exceptions : quelques plans en vue subjective à la place de l'assassin, au début du film, pour éviter de montrer son visage tout en dévoilant quelques indices.

Le DVD Gaumont n'arrange rien : aucune restauration n'a été effectuée sur le master, les pétouilles sont légions et le film semble avoir perdu en contraste. Quand je vois le boulot effectué par Universal sur les films des années 30, au grain trois fois plus gros, je me dis qu'ils auraient pu faire un petit effort.