La bonne adresse
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le 29 déc. 2011
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Film vu dans le cadre d'un jeu/défi proposé par MoonLucide, ci-joint le lien : http://www.senscritique.com/liste/Partage_de_films_edition_mars_2016/1233562
Je me souviens de l'avoir vu lorsque j'étais étudiant et que le film m'avais plu... Quelques années plus tard (ouille au passage..), c'est toujours le cas voire même plus! Comme de nombreux films de Jean Renoir, l'assassin habite au 21 me fait dire "Putain, il y avait des bons films français dans les années 40!"
le synopsis : un homme se nommant Mr. Martin perpétue des meurtres en série dans les rues, laissant à chaque fois une carte de visite sur son passage. Un détective mène l’enquête.
Ce que j'apprécie dans ce film ce sont les petites trouvailles bluffantes pour l'époque.
Notamment la séquence du meurtre au tout début du film, en point de vue subjectif, d'autant plus qu'au début le spectateur ne sait pas qu'il a le même point de vue que l'assassin. Il entend les pas, la caméra suit le le clochard fraîchement milliardaire, arrêt de mouvement, l'homme se retourne, la caméra fait une plongée sur une canne, le spectateur découvre les mains de quelqu'un ouvrant le bout de l'objet pour faire apparaître une lame, alors il y a basculement de point de vue, le spectateur se retrouve assimilé à l'assassin, la caméra se redresse sur son axe, tout s’accélère, l'homme meurt devant la caméra, pas de tabou. J'image la tête des spectateurs des années 40..!
Et puis ces dialogues, un régale! Ils fusent entre les personnages, chacun essayant de mettre sa petite graine de génie. Une personne parle, un autre s'accapare les mots pour en faire une réplique culte. Un humour efficace qui passe par les dialogues!
Un passage que j'ai bien apprécié : le majordome sifflant, chantant, imitant plein de bruitages, qui plus tard dans le film se plaint au détective des gens qui font beaucoup de bruits pour rien et qu'il apprécie le silence. Une manière de pensée complètement en décalage avec le personnage. C'est ça que j'aime!
La musique de Maurice Yvain est juste, là où il faut, en mickey mousing par moment (et il y a peu de français qui s'en sert)
♫ MINUTE INFO! PARCE QUE C'EST SYMPA ET PAS FAUX ♫
Le mickey mousing est un procédé musical qui accompagne l'action à l'écran, de très courte durée. Il est très utilisé dans les cartoons, les films disney aussi.. (Çà par exemple! Comme Mickey! Hohoho), mais aussi dans certains cas dans des films.
Attention, à ne pas confondre avec la musique empathique, qui elle est vraiment une composition qui accompagne une séquence, et renforce les émotions que doit ressentir le spectateur.
Exemple de mickey mousing dans Rebecca d'Alfred Hitchcock (1940), à 1m05. Des notes de piano accompagnent l'ouverture des rideaux, plutôt en subtilité.
https://www.youtube.com/watch?v=j7Rg8B16SJk
Pour la musique empathique, je n'ai pas d'exemple sous le coude mais c'est tout simple. Vous prenez une scène bien triste, vous mettez un bon coup de violon derrière, avec un piano qui joue un air bien triste, histoire de bien faire chialer tout le public, ca y est on a la musique empathique! A contrario, la musique anempathique...
"Wowowowow, on se calme, si le lecteur a envie d'un cours sur le son, il se documente tout seul, il se débrouille!! Tu vas trop loin dans ta critique, reviens sur le film!!"
- ok ok, désolé...
Je recommande La Musique au Cinéma de Michel Chion, voire même, je recommande TOUTE sa bibliographie si le sujet vous intéresse. C'est THE specialiste du son dans le cinéma! =D
http://michelchion.com/books/51-la-musique-au-cinema
On revient à nos moutons!
Ce qui est super dans ce film, c'est son casting! Pierre Fresnay, un grand monsieur de ces années là, Suzy Delair qui arrive à donner du coffre à son personnage, et un grand bravo à Jean Tissier, jouant un magicien rigolo, un phrasé et un jeu d'acteur marquant!
Pour ce qui est de l'histoire je ne vais pas spoiler mais la fin est superbe, une bonne trouvaille!
Voilà, donc revoir ce film a été cool! J'ai pu voir d'autres choses que je n'avais pas forcément fais gaffe la première fois, notamment les dialogues, les jeux de mots, etc. C'est aussi dans ces moments là que je me rends compte que je n'ai pas vu beaucoup de films français des années 40, notamment les autres films d'Henri-Georges Clouzot (c'est le seul même!) et il va falloir que j'y remédie! ;)
Créée
le 1 mars 2016
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