Enquête sur une femme au dessus de tout soupçon

La littérature inspire le cinéma. Cette affirmation est une réalité manifeste, souvent évoquée, et si le plus souvent, les films tirés de romans sont de très bonnes qualités, il arrive parfois que l’essence du livre ne puisse être retranscrite sur grand écran. Il semble ainsi plus facile de s’attacher à la retranscription d’une œuvre sans grande ambition formelle, dont l’intérêt principal réside dans son histoire (la série des Harry Potter par exemple) que de tenter d’adapter un roman dont la plume sublime de l’auteur a été mondialement reconnue.
Cette réflexion peut sembler évidente mais c’est tout le problème de L’attentat, le 3ème long métrage de Ziad Doueiri, adapté du best seller éponyme de Yasmina Khadra, ce dernier étant reconnu pour son style prodigieux. Malheureusement, le talent cinématographique de Ziad Doueiri n’égale pas le talent d’écriture de Yasmina Khadra. Et c’est dommage, car malgré cette déception formelle, l’intrigue (qui suit la quête de vérité d’un médecin israëlien d’origine arabe quant à la véritable identité de sa femme) est passionnante. S’éloignant de tout cliché sur la rivalité israëlo palestinienne, Ziad Doueiri aborde le conflit sous l’angle des relations humaines plutôt que politiques et malgré un ennui latent par instants, il a l’intelligence de ne donner aucune réponse explicite quant au pourquoi des événements, laissant le spectateur à ses propres considérations. Ziad Doueiri offre ainsi à travers L’attentat, un regard différent, sans haine, ni parti pris, un appel à la paix qui on l’espère sera entendu.