En 1970, le cinéma a écrit une nouvelle page de son histoire en faisant naître le genre catastrophe avec le long-métrage Airport, film proposant aux cinéphiles de voir un redressement d’un trafic aérien autour d’un aéroport piégé par une violente tempête de neige. Un scénario qui m'a laissé des doutes sur les capacités du nouveau genre pour m'impressionner sans vouloir dire qu'il est banal. Cependant, le film a eu le succès que les producteurs s’y attendaient pour prendre la décision de continuer dans cette voie en mettant en œuvre cette production dantesque, L’Aventure du Poséidon.
Film faisant confirmer le potentiel du genre catastrophe avec un pitch plus convaincant qu’Airport en mettant en contexte un paquebot complètement retourné à l'envers par un raz-de-marée d'une hauteur stupéfiante avec des centaines de passagers à l’intérieur et fêtant tranquillement le réveillon de la Saint-Sylvestre. Bateau flottant à l’envers, certains des passagers prennent le risque de s’échapper de la salle de fête au lieu d’attendre que les secours arrivent. Ces derniers, dirigés par un pasteur énergique, vont devoir traverser des salles et des couloirs d’aération afin d’atteindre la surface de la mer le plus rapidement possible et de trouver une issue avec le niveau d’eau montant progressivement en dessous de ces derniers comme danger.
Ce film nous a donné l’occasion de découvrir un Gene Hackman au top de sa performance physique dans la peau d'un pasteur. Une belle aubaine pour ce dernier de monter en notoriété en plus de sa prestation convaincante dans le film French Connection en tant que flic cherchant à démanteler un réseau de trafic de drogue française. En plus de ce dernier tenant la vedette, la qualité du casting était l’un des critères les plus exigés de cette production pour nous montrer la vraie dimension du genre catastrophe en incarnant des personnages déterminés à s’en sortir mais terrorisés par ce qui leur arrivent.
Critère validé par une composition d’acteurs et d'actrices comme Ernest Borgnine, Shelley Winters, Red Buttons ou Roddy McDowall ayant bien compris la nature demandée de leurs rôles. Un casting qui peut être récompensé pour leurs efforts physiques exercés dans cette réalisation car la plupart des cascades ont été réalisées par les acteurs interprétant les rôles principaux.
Avec une durée d'environ deux heures, je considère le film comme une splendeur pour son décor très immersif et réaliste du paquebot retourné à l’envers, surtout avec le niveau de l'eau montant sans arrêt. Le long-métrage se laisse regarder sans le moindre déplaisir par sa série d’obstacles que les passagers doivent traverser dans leur parcours musclé. J'étais très admiratif de la mise en scène soignée et précise, particulièrement de la position de la caméra nous faisant visionner des plans sensationnels. Certains plans sont mêmes bien cadrés là où il faut pour nous donner presque une idée de la difficulté que les personnages doivent surmonter à chaque épreuve.
Le réalisateur a su combler le scénario du film par un ensemble de séquences et de situations non répétitif avec un accompagnement d'effets spéciaux techniquement honnêtes et bien foutus. Le film est alimenté par un rythme haletant dès le début de la séquence impressionnante du retournement du bateau. Le prologue reste raisonnable dans sa durée pour faire les présentations des personnages et connaitre leurs mentalités. Seul inconvénient du film que j'ai pu détecter, les paroles religieuses du pasteur provoquant de l'ennui inutile. Bref ! Une situation infernale pour un film coupant presque le souffle. Le vrai premier film honorant le genre catastrophe. 8/10
Voici donc le type dont le bateau porte le nom ... Le grand dieu Poséidon, le Neptune des Grecs, dieu des mers, des tempêtes et autres catastrophes naturelles ...