T'inquiète, on s'occupe des méchants.
Je ne pense pas que la présence de David Caruso à l'affiche soit un pur hasard de casting. Clairement, l'associer à Russell Crowe, l'acteur le plus expressif d'Hollywood, pour les poser en pleine jungle sud-américaine relève directement d'un message politique : "On est roux, on est forts, on est armés, on s'occupe des méchants". Et efficacement en plus. Mais le film d'action du mardi soir (quand il y en avait encore) n'est rien - rien, que dis-je - sans une touche de subtilité. Oui, notre duo hollywoodien est implacable, une vraie machine de combat à deux têtes. Mais sous les muscles il y a un coeur. Voilà la véritable raison d'être du film, mais hé, attention, il ne faudrait pas que ça saute aux yeux non plus. Ce n'est donc sûrement pas pour l'histoire d'amour que l'on voit Meggy et Russy discuter genre sérieux les yeux dans les yeux - rapport franc et direct, très GI - sur la moitié des plans du film. Non, c'est juste pour apporter une dimension psychologique de la plus grande finesse à cette intrigue terriblement prenante de prise d'otage par un groupuscule communiste ( ah les salauds). Remarquez, ça reste très distrayant.