L'Eden et après par FrankyFockers
Encore un film superbe du pape du Nouveau Roman ! 68 est passé par là, la couleur aussi, Robbe-Grillet est plus pop, de plus en plus érotique, et joue à merveille des frontières entre Eros et Thanatos, tout en exploitant un thème qui m'est cher (mais visiblement à lui aussi, vu son omniprésence dans ses films) : celui du double. La première partie du film, celle qui se déroule à Bratislava, est superbe, mais peut-être trop sous influence Godardienne (du Mépris à Made in USA en passant par la Chinoise) et Antonionienne (plusieurs passages rappellent les errances industrielles de Monica Vitti dans Le Désert Rouge. Antonioni était un pote de R-G d'ailleurs). Mais, alors que j'aime pourtant déjà beaucoup cette première partie, le film trouve son équilibre et son épanouissement lors de la seconde partie en Tunisie. Là, Robbe-Grillet semble plus libre encore, et son cinéma se met à ressembler à d'autres grands instants de son époque, je pense notamment au More de Schroeder, ou à certains Garrel. Au-delà des audaces narratives et cinématographiques, ce film est aussi une grande déclaration d'amour à la sublime Catherine Jourdan, qui lors du tournage, devint la maitresse du réalisateur (et avec la bénédiction de Catherine Robbe-Grillet (lol).