Je découvre enfin et tardivement le cinéma d'Alexandre Astruc, 92 piges au compteur, le tonton de la Nouvelle Vague comme l'appelle Godard, avec cette adaptation très libre et en même temps très fidèle d'un roman que j'aime beaucoup, L'Education Sentimentale de Flaubert. La réussite est totale, notamment parce que Astruc fait un pur film de mise en scène, composé quasiment exclusivement de plans séquences à la fois fabuleux mais qui ont l'élégance de ne pas être ostentatoires, et ce que je vois ici du cinéma d'Astruc me rappelle pas mal l'Antonioni de la même époque, celui de l'Avventura en somme. Cerise sur le pompon, dans les bonus du très beau bluray qui vient de sortir, deux entretiens croisés : l'un avec le cinéaste, l'autre avec Noël Simsolo qui parle formidablement bien du travail d'Astruc, ce qui me donne encore plus envie de lire le livre d'entretiens entre les deux qui vient tout juste de sortir.