Après un Effet Papillon 2 de sinistre mémoire, on n'était pas vraiment impatient à l'idée de voir débarquer un nouvel épisode de cette saga spatio-temporelle. Pourtant, l'idée de base (pouvoir modifier le présent en interagissant sur le passé) est propice à tous les délires et peut faire partir le scénario dans des directions imprévisibles pour autant que le concept soit bien exploité. C'était le cas avec l'excellent Effet Papillon dans lequel Ashton Kutcher se retrouvait en prison, puis privé de ses bras, etc... Malheureusement, dans l'Effet Papillon 2, ce postulat génial était sabordé par une histoire sans ambition et sans imagination. L'Effet Papillon 3: Révélations avait donc la lourde tâche de redresser la barre sous peine d'enterrer définitivement la franchise.


Sam Reide gagne sa vie en aidant la police à résoudre des affaires de meurtres en se rendant sur les lieux au moment où ils se produisent, par un procédé dont il a le pouvoir. En simple spectateur, pour ne pas interférer le court du temps, il relate ce qu'il voit. Cela permet d'aider sa petite sœur à payer le loyer. Mais un jour, la sœur de sa petite amie assassinée quelques années auparavant, vient lui demander de l'aider à innocenter son meurtrier présumé...


Autant le dire tout de suite: L'Effet Papillon 3 n'égale pas le premier opus, loin de là. Mais il reste nettement plus réussi que le numéro 2. Et oui! Le film de Seth Grossman remplit son contrat. Sans panache ni génie certes, mais ne boudons pas notre plaisir car l'ensemble se laisse voir très agréablement.


Cette fois le héros maitrise parfaitement son pouvoir, y a été initié par un "professeur" et en a même fait son fonds de commerce. C'est dire si le scénario part sur des bases différentes de ce qu'on a pu voir auparavant. La suite viendra confirmer cette volonté de changement puisque le concept de "L'Effet Papillon", avec les modifications dans la vie du héros, est au final peu exploité. La seule différence notable entre les réalités alternatives sera le nombre de victimes et leur identité. Pour le reste, l'ensemble des différentes "vies" du héros demeure plus ou moins semblable avec des altérations minimes. En tout cas on n'en voit pas grand chose (tout au plus on apercevra qu'il régresse socialement). Mais ce n'est pas vraiment gênant car le véritable intérêt de cette séquelle est ailleurs.


En effet, dans l'Effet Papillon 3, le fil conducteur qui pousse le héros a sans cesse retourner dans le passé est la traque d'un serial killer. La trame n'est d'ailleurs pas sans rappeler le Fréquence Interdite de Gregory Hoblit. Inutile de préciser que chaque retour en arrière aura des conséquences funestes et si la plupart sont plus ou moins prévisibles, elles restent appréciables. Toutefois, ce coté "téléphoné" de l'intrigue est son principal défaut car il ne faut pas être un génie pour deviner à l'avance quelle en sera l'issue. Du coup le twist final ressemble plus à un pétard mouillé qu'à un incroyable retournement de situation. Heureusement cette faiblesse sera en grande partie rattrapée par un final de toute beauté et chargé en émotion. Dommage que la toute dernière image du film, gratuite et inutile, vienne un peu gâcher le plaisir. Mais dans l'ensemble, le scénario pondu par Holly Brix est satisfaisant et demeure intéressant de bout en bout malgré l'une ou l'autre incohérence.


Pour soutenir l'histoire, il était indispensable que la réalisation soit à la hauteur. Seth Grossman, dont c'est le second long métrage, ne s'en sort pas trop mal mais sa mise en image n'a rien de spectaculaire non plus. Par exemple, les "retours en arrière" du héros font pâle figure à coté de ceux des deux premiers films. Pas de tremblement d'image ou d'effet graphique particulier. Tout se passe dans le noir, point barre. Par contre, certaines scènes gores assez surprenantes et réjouissantes parsèment le film, ce qui lui donne parfois une tonalité un peu "horreur". A part ça, la réalisation est fonctionnelle, sans éclat mais pas honteuse non plus.


Les acteurs sont du même niveau, pas vraiment mauvais sans être bons pour autant. C'est un peu regrettable que Chris Carmack (qui incarne Sam) ne soit pas plus charismatique car son personnage n'est pas vraiment attachant et on a du mal à se sentir concerné par ce qui lui arrive. A l'inverse, Rachel Miner dans le rôle de Jenna, la soeur de Sam, dégage un petit quelque chose de troublant durant tout le métrage, ce qui rend son personnage un peu particulier et intrigant. On notera également la prestation de Kevin Yon dans la peau du mentor de Sam. Non pas que sa performance soit exceptionnelle, mais en tant que look-alike du regretté Carlos, sa présence à l'écran reste sympathique et égaye un peu le film.


Bref, que retenir de cet Effet Papillon 3? Dans l'ensemble le film se tient et se laisse suivre avec plaisir, ce qui n'était pas le cas de son prédécesseur. Mais si un jour on nous annonce qu'un Effet Papillon 4 est en préparation, on ne sautera pas de joie pour autant...

Blockhead

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