L'idée de départ est très intéressante, la mise en scène également. Cependant, une fois la première heure passée, l'univers s'essouffle et l'on a plus l'impression d'assister à un délire psychédélique sur-financé qu'à un grand film. Les enjeux sont trop faiblement et trop tardivement mis en place pour permettre une réelle accroche ou immersion du spectateur dans cet univers loufoque qui aurait pu être d'une grande qualité.
Concernant la performance des acteurs, cela est très inégal : Luchini, Cottin et "Jony" sont excellents, le jeu des autres sonnent souvent faux, trop intense quand il ne faut pas et inversement. Peut-être cela était-il voulu, espérons.
Enfin, ce qui m'a le plus dérangé tout au long de la séance est le fameux "male gaze". Je ne suis pourtant pas fan de ces terminologies anglophones et de ces lectures sur-militantes de la moindre œuvre. Cependant, ici la notion me semble tout à fait appropriée : les mouvements de caméra vers les postérieurs féminins (jamais masculins) et les propos sexuels dégradants inutiles à la narration auxquels le personnage féminin finit toujours par succomber sont autant d'éléments inutiles témoignant d'une réalisation et d'une écriture ponctuellement la main dans le calebard.
En somme, "l'Empire" est à mon sens un film moyen qui avait pourtant le potentiel pour être grand.