Voilà ce qui s'appelle passer royalement à côté de son sujet. Avec son idée de départ forte et poignante (une mère en plein divorce croit, en voyant la soeur d'un camarade à son fils, reconnaitre sa fille morte il y a 7 ans) ce film intrigue et avait tout pour être un réussite... pourtant il n'en est rien.
Le traitement de l'histoire est assez malin en empruntant aux codes du thriller il arrive à ménager le doute sur le personnage de Catherine Frot. Est-elle folle ? A-t'elle raison ? Le film tire les bonnes ficelles pour brouiller les pistes.
La réalisation est un peu trop molle pour vraiment créer et entretenir la tension (la scène de la danse par exemple bien trouvée mais au montage trop mou pour offrir l'effet recherché) mais il se passe néanmoins quelque chose, on a envie d'en savoir plus.
Et puis... patatra. Le film s'écroule lors de son dernier quart d'heure, non pas qu'on aurait aimé quelque chose de différent dans l'histoire mais précisément parce que le rebondissement est tellement fort qu'on aurait aimé savoir comment les différents personnages vont le gérer.
Mais non, le film s'arrête pile là où le récit pouvait décoller vraiment et les protagonistes vivent les évènements (pourtant loin d'être anodins) avec un détachement et une facilité déstabilisante mais jamais explorée, jamais expliquée, jamais approfondi. Le film traite du traumatisme du deuil de l'enfant mais lorsqu'il a enfin l'occasion de l'explorer de façon plus originale (via un basculement de point de vue par exemple) : il ne le fait pas.
Résultat on a le sentiment de suivre un simili thriller mou du genou et finalement affreusement timide par rapport à son potentiel (le poids du mensonge par exemple est a peine effleuré, celui du pardon ou de l'obsession sont complétement évacués, etc...). La rencontre Bonnaire/Frot est intéressante mais le film demeure tristement frustrant. Quel dommage.