Le chef-d'oeuvre de Peter Medak. Il lui en a fallu un seul pour faire émerger pas mal de films de "maison hantée", surtout quelques grands classiques tels que LES AUTRES (Amenabar), RING (Suzuki / Nakata)... Et rien que ça c'est la preuve irréfutable que The Changeling existe pour lui-même.
Dans un genre où la tradition veut souvent que le protagoniste soit persécuté par une entité qui veut s'en prendre à ce dernier et/ou à ses proches principalement par malveillance, gratuite ou vengeresse, ici le héros a déjà tout perdu, femme et enfant. Après avoir réalisé que sa nouvelle maison est habitée par une présence insaisissable, il tente de mieux comprendre mais ça ne donne pas grand chose au début (mis à part le fait qu'il soit presque convaincu qu'il s'agit d'un appel à l'aide plutôt que d'une malveillance), il a même la confirmation qu'aucune anomalie n'a eu lieu pour les anciens propriétaires (des sources remontant jusqu'aux années 20), alors pourquoi est-ce que ça se produit soudainement pour lui ? Parce qu'il est évidemment la personne idéale (seul et en plein deuil) pour pouvoir "aider" cette présence... Et effectivement, il ne va pas fuir mais bien s'y plonger pour tenter d'éclairer ce mystère. Il espère d'abord qu'il s'agit de sa femme et sa fille jusqu'à une scène de spiritisme grandiose où malgré la non-revendication de ces derniers, il poursuivra sans hésiter sa quête, s'y jetera corps et âme dans le secret espoir de pouvoir faire son deuil bien sûr...
Je n'en dis pas +, il faut absolument le voir. La modernité du film / scénario précurseur, les quelques fulgurances de mise en scène qui laissent bouche bée, le personnage principal torturé et déterminé... "The Changeling" (dont le titre français n'aide pas tant il semble vouloir s'appuyer sur la notoriété de LA MAISON DU DIABLE...) est un de ces films très injustement oubliés et sous-estimés, il doit être redécouvert notamment pour l'impact qu'il a pu avoir dans l'esprit de certains auteurs adulés aujourd'hui. À réhabiliter.