Pierre angulaire du cinéma prolétarien allemand (et d'ailleurs ! - ces choses-là ne connaissent ni les frontières ni les époques, partout où la propriété privée passe), "l'Enfer des Pauvres" marque un développement logique et une réponse non fataliste. Remasterisé dans le traitement de l'image et dans la musique, le film explique à son début qu'il a été l'objet de plusieurs versions et remaniements et qu'une partie de celui-ci a disparu.

Cet enfer, c'est celui de locataires que les salaires de misère poussent à commettre l'irréparable. Cet enfer, c'est un état des lieux du mal social, regroupant la prostitution, la vieillesse, les anomiques, les voleurs, les invalides et les alcooliques.

Aujourd'hui, la classe des intellectuels de gauche n'oserait plus faire ce type de film. Il serait aussitôt décrié comme caricatural, de peu de nuances, ou encore qu'ai-je entendu dernièrement, peu ouvert au débat. Pourtant peu de critiques sociales sont apparentes dans cette oeuvre qui est pourtant cohérente dans l'enchaînement des tragédies, des tragédies totalement évitables. Seulement, la cupidité de quelques-uns, avec une justice faite pour les plus riches, conduira à la déviance sociale.

La misère est inacceptable et, à ce titre, elle est sans nuance.

Cet enfer, c'est aussi un monde où l'on fait fi de ses difficultés, où l'on sourit et qui tourne à l'économie. Pas toujours intéressant mais toujours construit, le film m'a fasciné par sa dynamique et un montage étonnant par moment.
L'idée de la guitare électrique ajoute à la tension de certaines scènes fatidiques et inéluctables.
Andy-Capet
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 27 nov. 2012

Critique lue 313 fois

4 j'aime

3 commentaires

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 313 fois

4
3

Du même critique

Into the Wild
Andy-Capet
2

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les admirateurs de ce film qui m'insupporte. Que...

le 27 janv. 2014

67 j'aime

71

Disneyland, mon vieux pays natal
Andy-Capet
7

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

RoboCop
Andy-Capet
9

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

51 j'aime

38