Le canari est sur le balcon.
Pierre angulaire du cinéma prolétarien allemand (et d'ailleurs ! - ces choses-là ne connaissent ni les frontières ni les époques, partout où la propriété privée passe), "l'Enfer des Pauvres" marque un développement logique et une réponse non fataliste. Remasterisé dans le traitement de l'image et dans la musique, le film explique à son début qu'il a été l'objet de plusieurs versions et remaniements et qu'une partie de celui-ci a disparu.
Cet enfer, c'est celui de locataires que les salaires de misère poussent à commettre l'irréparable. Cet enfer, c'est un état des lieux du mal social, regroupant la prostitution, la vieillesse, les anomiques, les voleurs, les invalides et les alcooliques.
Aujourd'hui, la classe des intellectuels de gauche n'oserait plus faire ce type de film. Il serait aussitôt décrié comme caricatural, de peu de nuances, ou encore qu'ai-je entendu dernièrement, peu ouvert au débat. Pourtant peu de critiques sociales sont apparentes dans cette oeuvre qui est pourtant cohérente dans l'enchaînement des tragédies, des tragédies totalement évitables. Seulement, la cupidité de quelques-uns, avec une justice faite pour les plus riches, conduira à la déviance sociale.
La misère est inacceptable et, à ce titre, elle est sans nuance.
Cet enfer, c'est aussi un monde où l'on fait fi de ses difficultés, où l'on sourit et qui tourne à l'économie. Pas toujours intéressant mais toujours construit, le film m'a fasciné par sa dynamique et un montage étonnant par moment.
L'idée de la guitare électrique ajoute à la tension de certaines scènes fatidiques et inéluctables.
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