"Vous les Slovènes, quand vous ne vous entre-tuez pas, vous vous suicidez"

Robert Zupan, nouveau professeur d'Allemand pour remplacer un départ en congé maternité, pénètre dans sa nouvelle classe et donne tout de suite le ton en précisant ses exigences de discipline. Peu de jours après, Sabina, élève discrète et fragile, se suicide. Parce que la classe a besoin de trouver les raisons de ce suicide pour entamer son deuil, elle désigne Zupan comme le coupable idéal: il l'a malmenée, l'aurait tourmentée psychologiquement et menée à ce geste.

On va alors assister à une montée de violence verbale d'abord, puis physique, chaque maladresse de communication de Zupan entraînant une montée en puissance de la tension entre le professeur vite traité de "nazi" et les élèves multipliant les coups d'éclat pour l'atteindre et le démolir.

Quand les autres professeurs veulent faire "ami-ami" et finalement, montrer à quel point eux comprennent la souffrance des élèves et leur tristesse, Zupan lui, reste fidèle à ses convictions et refuse de dorloter les élèves. Il va même vouloir se servir de ses cours pour mettre en scène le suicide, les pousser à la réflexion sur ce thème, chose qui sera immédiatement mal perçue. L'escalade d'incompréhension et d'agressivité atteint son paroxysme quand l'ancienne prof cool, ayant accouché, revient voir la classe et se fait attaquer de tous côtés dans une des scènes qui sera les plus dures du film.

On pourra juste reprocher que les personnages des élèves ne soient pas plus creusés et n'aillent pas au delà des différents stéréotypes que sont le rigolo de service, la fille dans la lune, le taciturne toujours triste et le fayot de service. Car celui du professeur confirme lors de son discours final face à une classe médusée toute la justesse et la profondeur de son personnage.

On parvient à un film maîtrisé et très intéressant par les relations et situations qu'il aborde qui n'est pas sans rappeler les dangers des dynamiques de groupes à pensée unique comme dans "La Vague" de Dennis Gansel.
Bluemornings
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le 17 mars 2015

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