L'ennemi Silencieux est un film qui rend hommage à la civilisation amérindienne. Du moins plus flatteuse que dans la plupart des westerns américains.
Ce film commence par un discours du chef de la tribu qui veut prouver l'authenticité de l'oeuvre. Ceci en déclarant que les personnes présentes ne sont pas des acteurs, et d'ailleurs que seulement deux ou trois membres de la tribu ont déjà vu une projection.
Après ce discours, L'histoire commence et plus un mot, film muet oblige.
L'histoire est très simple, elle parle de rivalité, de superstition, d'amour et de haine. Mais également de principe et de tradition. Ainsi tout comme notre civilisation, on constate que mise à part leur mode de vie, les Indiens d'Amérique ont des soucis plutôt proches des nôtres.
Pour le récit en lui-même quoiqu'il soit banal, il reste captivant car très bien amené. En quelques mots, la tribu est au bord de la famine, ce qui permet au chaman d'accroître son influence et d'arriver à ses fins. Et ainsi d'user de la faiblesse et du désespoir de ses semblables pour obtenir ce qu'il désire le plus : la fille du chef. C'est pourquoi il va essayer de discréditer son rival qui est un grand chasseur de la communauté, mais dont les talents sont remis en cause.. Toutefois, il reste favori du chef.
Ainsi par ses deux personnages, c'est la voie de la superstition et de la facilité, contre le chemin de l'espoir et de l'horizon qui paraît inaccessible et difficile à atteindre.
Pour un film de 1930, la réalisation reste correcte. J'ai un point de vue mitigé sur la réalisation : parfois contestable, parfois exemplaire. D'ailleurs, ce film souffre de quelques longueurs, et d'interprétations parfois maladroites.
Un film rempli d'humanité. Un combat de l'homme face à la nature, mais également contre sa propre nature... Une aventure qui mérite d'être "vécue".