Deux monstres sacrés, Rex Harrison et Richard Burton, dans un remake gay de Qui a peur de Virginia Woolf ? Des amants terribles qui ne peuvent se supporter mais ne peuvent pas non plus vivre l’un sans l’autre. Les thèmes sont particulièrement justes et bien étudiés, sans effet facile ni exagération : la peur du vieillissement (avec la métaphore des cheveux du coiffeur qui tombent), la peur de la solitude, la peur évidemment de la mort. On admire une mise en scène efficace et pudique à la fois, on savoure un scénario bien construit par petites touches délicates et on est pris par le jeu des comédiens, Burton surtout, qui a su tout au long de sa carrière être immense à la fois au cinéma et au théâtre, qui donne à son personnage une consistance hallucinante et dégage une émotion qui va crescendo. Un vrai bon film sur un thème incroyablement précurseur pour son époque et qui n’a pas pris une ride.