Il y'avait moyen de faire le film de la décennie : Une alliance entre Fincher et Brad Pitt, qui sort de son meilleur rôle (jesse james), une photographie sublime et puis ce synopsis qui vaut de l'or, si bien que pour un fan de Sol d'Hyperion et de Memento, il était dur de ne pas être dur.
Au moment de l'intro, c'est l'extase.
Durant les deux heures suivantes, on navigue entre le sympathique et le convenu. L'histoire d'amour est BIDON, la relation avec le père ingrat et la mère adoptive est expédiée, pareil pour l'histoire avec le nain noir (le pauvre) tandis que les époques sont à peine évoquées (le gars a une mère noire qui est bonne et n'a pas un mot à dire dessus ? Il traverse la révolution sexuelle, l'âge des révoltes, comme une épée traverse l'eau) et surtout, surtout, Benjamin est un idiot amoureux comme les autres. Là où on aurait attendu quelqu'un qui vive et perçoive le temps différemment, qui soit inadapté pour l'amour et la vie, on a un forrest gump du pauvre.
Seule l'amourette avec la femme de ferrero rocher et la scène de l'accident nous rappellent à quel point le film aurait pu, aurait dû être un chef d'oeuvre.
Au final, Button est un film sympathique, mais loin de ce qu'on était en droit d'attendre.