Pas facile de critiquer objectivement cette comédie musicale animée qui, de film que j'aime bien avec une B.O. en V.O. d'enfer, est devenu le film favori de mon jeune fils avec lequel le plaisir de le regarder s'est décuplé, même en V.F.
A l'origine, un petit livre racontant une histoire de Noël gentiment horrifique écrit par Tim Burton au gré de ses jeunes années, alors employé comme animateur chez Disney, dans lequel Jack Skelington, meneur de revue de la parade d'Halloween se met dans la tête de remplacer le père Noel. Dans cette histoire ultra courte, pas de Sally et de Finklestein, pas de Oogie Boogie ni de maire de la ville, ces deux personnages étant simplement croqués parmi la galerie de monstres émerveillés par le sapin de Noël.
Sans vouloir atténuer le Talent de Henry Sellick qui a surement fait de son mieux pour fluidifier la mise en scène, l'autre artiste important de ce projet, et d'ailleurs la rencontre la plus importante dans la carrière de Burton, est Danny Elfman. Le projet pointant le bout de son nez dans une époque de sa vie où il rencontrait les mêmes problèmes existentiels que Jack, il se jette à corps perdu dans l'aventure et compose illico presto tout le score, les paroles incluses influant fortement sur le scénario et la mise en scène.
Si j'ai vu ce film la première fois en français, mes goûts musicaux d'alors me laissaient sur ma faim quant aux chansons qu'on sentait bonnes mais à la tonalité un peu trop enfantine, c'est par le biais du disque en V.O. que je suis devenu un afficionado et force est de reconnaitre que l'alchimie entre l'image et le son est parfaite, merci au créateur du DVD.
Ma critique pourrait s'arrêter là mais, comme dirait Higelin, "je suis papa" d'un petit bonhomme, que je perçois parfois comme une espèce de Lydia (jeune personnage gothique incarné par wynona Ryder dans Beetlejuice) au masculin. Il est en permanence fasciné par les fantômes et c'est donc très jeune que je l'initie à ce cauchemar enneigé. Bingo, il adore (rien à voir avec la musique qui passe souvent à la maison, non non) et me revoilà à me coltiner la VF. A savoir que c'est Danny Elfman qui assure le chant principal en anglais et que c'est Olivier Constantin, inoubliable doubleur de Gérard Lanvin pour "La Chanson du Chevalier Blanc" qui se coltine la traduction.
Pire, j'ai même entrepris des recherches de la B.O. en français qui n'est plus éditée depuis 25 ans. Je trouve le disque en vente d'occasion... hors de prix, un mec sur Amazon qui se vante de l'avoir, j'y réclame une copie... il ne me répond pas, puis je m''aperçois qu'il est à la mediathèque de Clermont Ferrand. Trop fort, je passe une annonce sur leboncoin.fr pour savoir si une bonne âme sur place pouvait faire l'emprunt, le copier et me le joindre électroniquement et c'est un employé super sympa de cette médiathèque qui m'a fait ce plaisir.
Maintenant que je connais la V.O. par cœur, je suis bien obligé de me rendre compte que la V.F. est de très bonne qualité. Si la traduction prend des libertés, les mots sont toujours bien choisis pour chaque rythme et (surtout) chaque intonation sans perdre le fil de l'histoire, une performance de traduction qui fût, paraît il, spontanée, dixit l'auteur lui même.
Et la spontanéité est le mot qui caractérise le mieux ce film, on la sent dans chaque plan, dans chaque note même si paradoxalement, ce type d'ouvrage prend énormément de temps