Ce n’est certes pas le meilleur film d’Anthony Asquith. Le scénario conte une histoire de guerre qui ressemble beaucoup à un film de propagande, sur fond d’amitié britannico-russe. Lawrence Olivier est d’un classicisme désespérant (un peu comme Gérard Philippe, grand acteur de théâtre, catastrophique au cinéma) dans le rôle improbable d’un Russe qui tombe à moitié amoureux d’une Anglaise sans concrétiser vraiment cette attraction. Beaucoup de films d’Asquith ne montrent pas la fin attendue, par pudeur toute britannique. Ici, et alors que la pudeur britannique – et l’humour, et toutes les autres qualités supposées de ce peuple – sont au centre du propos, on a l’impression paradoxale que le film s’achève dans la confusion sur cette conclusion. Confus et touffu, voilà quels pourraient être les deux adjectifs proposés pour résumer au mieux ce film qui, dès la structure de son récit (un long flash back artificiel et gratuit) s’embarque de travers.