En 1923, lorsque ce film sort sur les écrans allemands, la question juive ne se pose pas encore et le film fut un grand succès. 10 ans plus tard, son réalisateur sera contraint à l'exil.
La communauté juive allemande, nombreuse à l'époque eut droit à un certain nombre de films qui lui ont été consacré, "Le golem" restant le plus connu. Ici la communauté est montrée comme très conservatrice, sectaire et arriérée. Mais le film invite celle-ci à s'ouvrir au monde moderne et n'est pas fustigé comme fera le cinéma nazi plus tard. Superbement restauré en 2017, le film pêche par les défauts habituels de l'époque du muet, un manque de rythme (le film dure plus de 2h !), un jeu d'acteur théâtrale et un scénario trop simple. Mais il faut lui reconnaître la qualité de ses superbes décors, très expressionniste dans la parti du village juif, et une composition d'images très étudiées.
Le synopsis sera repris en 1927 à Hollywood dans "Le chanteur de jazz", le premier film parlant du cinéma. Mais la trame de fond du personnage aventurier qui quitte sa bulle pour découvrir le monde, est devenu un classique au cinéma et la base du film d'aventuriers particulièrement exploité dans les films pour enfants pour symbolisé le passage au mode adulte ("1001 pattes", "Ratatouille", "Dragons", "Le monde de Nemo", etc...). Comme quoi, les vieilles recettes ont toujours du bon...