(Avertissement : cette critique ne reflète en rien le niveau particulièrement pitoyable de ce film)
Puissance en déliquescence de l'entertainment fin 80s qui persuada pourtant sans mal toute une génération que ce film est / était "culte", "Bill et Ted" synthétise bien la façon de faire de l'époque : un concept. Ça suffit. "Retour vers le futur", ce sera très bien pour s'inspirer. Deux jeunes branchés débiles et branleurs doivent délivrer une bonne dissertation d'histoire sous peine d'être virer. Pas de problème, une cabine téléphonique qui voyage dans le temps va leur permettre de récupérer des personnages historiques pour les aider... Et le reste, on s'en fout. C'est la première fois que je vois ça à ce point là, il y aurait même des acteurs amateurs présents qui ne demanderaient qu'à lancer des répliques avec conviction mais non, les propriétaires de la machine comme les passagers ouvrent à peine la bouche. Il n'y en a que pour les deux kids guignols qui eux ne sortent que des débilités, qui inspireront largement "Wayne's World" (mais faut être crédible pour jouer les débiles avec conviction aussi), et jouent super mal quand ils l'ouvrent, mais alors, ceux qui croient que Keanu Reeves jouait au plus mal dans "Johnny Mnemonic" doivent sérieusement revoir leur barème parce que là, c'est de l'essence de Keanu non coupée. En plus, on lui a dit qu'il fallait bien insister sur le côté débile et enjoué du héros* alors il y va mais alors... Sauf qu'il n'y a rien de drôle. Et quelque part, cette prestation fonde tout son avenir, on reconnait déjà l'acteur qu'il va devenir, on y devine même l'origine du mouvement de sa tête toute raide (comme celle d'une poule prise au dépourvu). Et son pote est pas mal aussi, on atteint des records de jeu pourri, juste fleuri par l'espièglerie adolescente.
Sinon donc, que dalle mais rien, ils récupèrent Abraham Lincoln, Billy the Kid, Socrates, Gengis Khan, Beethoven, Freud, Jeanne d'arc et Napoléon (olala, la caricature américaine de Napoléon qui n'aligne pas trois mots de français et devient fan de toboggan aquatique c'est...) en une scène chacun. Ils ne servent strictement à rien avant la dernière demi-heure, là où Gengis Khan se met à tester une batte de baseball en faisant du skateboard, que Billy et Socrates tentent de draguer et que... Ils ne se demandent même pas pourquoi ni comment ils sont séquestrés à sept dans une cabine téléphonique par deux teenagers et voyagent dans le temps, ils sont neuf dans la cabine ces cons !! Même Gengis Khan trouve ça normal. Tout ça pour un final en forme de show sorti et préparé de nulle part (???!!!).
La première heure est limite un calvaire mais la dernière demi-heure pousse le n'importe quoi au niveau au dessus de... Mince quand même, c'est puissamment le néant, on croirait du John Hughes mélangé à du Buckaroo Banzai. C'est très gentil certes.
Par contre, il y a un slogan culte qui est sorti de ce film c'est "be excellent to each other", et ça quand même, c'est le meilleur des slogans pour un film d'ados.
- Tiens, ça me fait penser à ces histoires de réalisateurs hongkongais qui disaient à leur acteurs gweilos (étrangers) de bien insister sur leurs expressions faciales, que plus c'était caricatural, mieux ça le faisait. Ils avaient peut-être regardé Bill & Ted... En tout cas, Stephen Herek le réalisateur est un gros habitué des comédies des profondeurs, droit dans sa ligne le gars.
Mince, y a un deuxième opus... (et ils projettent même d'en faire un troisième les cons)