The Executioner Part II est la suite de … rien du tout. En effet c'est par pure filouterie et pour tenter de tromper quelques spectateurs distraits que les producteurs ont collé un Part 2 au titre de leur film afin de jouer sur la confusion avec la sortie prévue la même année de Exterminator 2, véritable suite pour le coup du film Le Droit de Tuer de James Glinkenhaus (petit classique du vigilante movie des années 80). Le film de James Bryan reprend d'ailleurs aussi en gros la trame du film Exterminator 2 dans une démarche globale d'honnêteté intellectuelle assez flou.


Le résumé Sens critique n'est pas tout à fait juste car The Executioner Part II nous raconte l'histoire d'un flic qui tente de démasquer un mystérieux justicier qui s'attaque violemment aux voyous de son quartier. Si une journaliste encense les actions de ce citoyen , la police et la pègre locale sont eux sur les dents …


The Executioner Part II à l'évident opportunisme s'inscrit donc dans la mouvance des succès de son époque avec ses vétérans traumatisés revenus du Vietnam et ses justiciers qui veulent nettoyer les rues de la déliquescente délinquance. Si le film est parfois présenté comme un nanar il s'inscrit plus pour moi dans la catégorie des petites séries B fauchées et un peu chiantes dont il est préférable de rire plutôt que de s'y ennuyer fermement. Le film de James Bryan est un peu mou, un peu chiant, un peu paresseux, un peu nonchalant, un peu maladroit, un peu ridicule mais il ne sombre jamais tout à fait dans la comédie involontaire. On sent que le film n'a pas bénéficier des gros moyens, que son réalisateur est un peu en mission commando pour tenter de tirer le meilleur d'un scénario aussi rachitique que son budget. Fort heureusement The Executioner Part II nous offre donc quelques séquences assez drôles comme lorsque les voyous attaquent une épicerie et violentent une malheureuse dame en lui versant des œufs, du lait et de la farine sur la tête ce qui constitue à ma connaissance la seule agression à la pâte à crêpes de toute l'histoire du cinéma. Quant au grand méchant du film qui se fait appelé le tatoué à cause du décalcomanie ridicule de cœur rouge qu'il a sur le bras, c'est un sadique qui adore torturer les femmes avec sa cigarette et son économe et qui fatalement va finir par s'en prendre à la fille du héros du film, le détective O'Malley (Chris Mitchum). Le maquillage de la jeune femme après avoir été torturée est assez original tant ils ont mis le paquet sur l’aspect tuméfié du visage en accentuant les bleus au point de virer vers le violet quitte à faire ressembler la malheureuse à une vieille aubergine déconfite. Les combats aux chorégraphies approximatives sont assez réjouissants avec leurs bruitages tout en nuance qui font qu'à chaque coup on a la sensation que l'on tape dans un bidon métallique vide dans une symphonie qui fait : "Bam !! Ouch , Bim , Ohhhh ! , Pam, Aïe !!! Bam , Ouch …." Et derniers petits détails amusants pour vous convaincre d'éviter le film (ou le contraire) on a un type embroché au sabre sur un canapé qui tente de se battre avec le meuble sur le dos comme une sorte de tortue ninja façon Poltrone et sofa et pour finir notre justicier est un adepte de la grenade dans le slibard et du bâton de dynamite, le tout pour un seul et unique stock shot d'explosion qui revient en boucle comme un gimmick de comédie.


Niveau casting on retrouve Chris Mitchum, le fils de son père, qui traverse tout le film avec la même expression faciale de détachement façon poker face de dépressif. Je crois que j'ai rarement vu un acteur aussi inexpressif, à part peut être une poignée de porte dans un film d'auteur tchécoslovaque en noir et blanc du début du siècle dernier. Sa non performance contraste avec celle en roue libre de Antoine John Mottet qui incarne son pote, un garagiste revenu traumatisé du Vietnam au point de se rejouer tout seul des scènes de combat dans son garage en roulant des yeux comme un dément. Autant dire que les confrontations directs entre les deux comédiens valent leur pesant de pop-corn tant les deux comédiens soufflent le chaud et le froid au risque de vous déclencher un dérèglement climatique à chaque œil. On retrouves aussi le vétéran Aldo Ray qui visiblement aura tourné ses scènes tout seul avant d'être parfois grossièrement intégrer au montage final et chaotique du film.


Bref !! The Executioner Part II est une petite série B fauchée avec tout de même quelques occasions de se réjouir entre deux micro-siestes , vous me direz que cette suite est toujours meilleur que le premier , ce à quoi je répondrais : " Ça se discute ".

freddyK
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le 27 sept. 2022

Modifiée

le 27 sept. 2022

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Freddy K

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