Le seul qui créa épouvante et horreur.
Je pense qu'il n'est pas la peine de rappeler le synopsis de ce monument de l'horreur. William Friedkin le réalisateur, qui triomphe tout juste avec French connection (1971), choisit de traiter ce cas de possession démoniaque comme un véritable documentaire. Il s'affranchit ainsi des figures imposées d'un genre pourtant très codifié. Friedkin prend tout son temps (il vous faut attendre près d'une cinquantaine de minutes avant la première manifestation directe du démon), Friedkin a à coeur de décrire les tourments psychologiques de la mère et du prêtre qui lui vient en aide. Avec un grand souci d'ancrer le surnaturel dans le quotidien, le réalisateur crée petit à petit une sorte de malaise qui personnellement ne m'a pas quitté jusqu'au mot fin, comme si une présence maléfique se trouvait derrière chaque plan. Lorsque le fantastique finit par s'imposer, le choc en est alors décuplé. Osant mettre dans la bouche de la jeune Linda Blair les plus ordurières paroles ( qui m'ont traumatisés à vie ), le cinéaste multiplie les séquences outrageantes pour l'Eglise. Une épouvante qui se dégage malgré le peu de moyen utilisé pour le film, mais qui renforce selon moi, l'impact des effets spéciaux ( cf, Linda Blair dévalant les escaliers tête à l'envers, suivit d'un gros plan sur sa tête, vomissant vert ... Depuis je ne regarde plus mes escaliers de la même façon... )
Bref le seul film d'horreur qui demeure aujourd'hui inégalé, provoquant inquiétude, peur et angoisse. Bref le film qui m'a traumatisé ( et encore le mot est faible ... )