Pour Halloween, j'ai pu voir ce grand classique du film d'horreur pour la première fois en salle de cinéma, autrement dit, je me suis fait un mega kiff. Ayant dû nous battre pour voir le film car la salle était pleine, c'est avec une certaine nervosité presque adolescente que je vois les images du début. Fiévreuse, nerveuse, j'avais vraiment l'impression d'une première fois. Peut-être parce que j'avais beaucoup entendu parlé de ce film, autant par des amis qui était complètement fasciné par ce film que par d'autres qui en parlait avec peut-être un peu de déception, j'étais néanmoins bien décidée à me faire mon propre avis sur cette œuvre.
La première chose que je dois dire, c'est que le film fonctionne à merveille. Même si la plupart des scènes choc ont été galvaudée, reprise dans d'autres films, et bien évidement tournées en ridicules dans nombre de parodies, sans parler du fait que ce qui était choquant à l'époque ne l'est plus tellement maintenant, malgré tout cela, force m'est d'avouer qu'il n'a pas prit une ride. Les effets spéciaux ne font pas ship pour un sou, et même s'il est fortement ancré dans l'époque où il a été tourné, il a quelque chose de définitivement universel et hors du temps. Je pense que s'il fonctionne aussi bien, et qu'il y a eut si peu de rire dans la salle alors que quand même entendre une gamine dire "ta mère suce des bites en enfer" est drôle en soi à notre époque, c'est surtout grâce à une mise en scène particulièrement intelligente et insidieuse, et surtout grâce au sons qui sont judicieusement placé exactement au bon moment.
Il faudrait que je le revois pour expliquer en détail le génie de la mise en scène. Je dirais en globalité que le film réussit à vous maintenir toujours dans un certain malaise et ce depuis le début. Certains éléments échappent à la réalité, sans pour autant venir vous bloquer, comme par exemple le médaillon qui apparaît au début, et sans aucune raison revient dans les mains du prêtre pour réapparaître à la fin, il n'y a aucune cohérence à la chose, et pourtant l'explication spirituelle est tellement évidente qu'on en a pas besoin. C'est tout un tas de petits éléments comme celui-ci qui provoque une certaine gêne qui par la suite s'explique. La logique du film est de nous faire ressentir une angoisse latente, comme si continuellement quelqu'un faisait courir des ongles sur un tableau noir. On est mal à l'aise du début à la fin, sans qu'on ai aucun moment de répits. Et le plus fort de ce film, c'est que tout en nous mettant particulièrement mal à l'aise, il parvient à jouer sur l'humanité de ses personnages et ne cesse de la faire grandir. C'est à la fois une histoire d'horreur, en même temps du pure fantastique, et également un drame humain très fort. L'histoire du prêtre et de sa mère malade est très forte émotionnellement parlant, à l'instar de la relation mère/fille qui est toujours conservée dans le film. C'est la force émotionnelle du film tenue par un excellent casting qui nous permet de ressentir pleinement cette angoisse, et éloigne tout à fait le ridicule que pourrait avoir certaine scène aujourd'hui.