Les passantes
J'attendais ce film autant que je le redoutais, moi qui avais adoré la discrète ! J'avais vraiment peur de me rendre compte que Christian Vincent n'était qu'un faquin, un pauvre type qui fait du sous...
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le 19 nov. 2015
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L’Hermine est une comédie dramatique au plein sens du terme, pas une comédie tout court. D’ailleurs, on met longtemps à sourire. Une bonne petite demi-heure. Pendant laquelle Christian Vincent pose le décor, nous fait entrer de plain-pied dans la cour d’assises, nous fait sentir les rouages de la justice en action, nous fait toucher du doigt, avec brio, la réalité de l’endroit, du petit théâtre où se joue le sort d’une misère humaine quotidienne, fracassée.
Il nous fait aussi partager le quotidien d’une autre misère humaine, celle d’un juge, mal-aimé, mal-aimable, qui laisse le procès et les ors de la République au vestiaire dès qu’il quitte son hermine pour réintégrer sa petite vie étriquée. Il y a du Simenon dans ce Vincent-là.
Et puis, les jurés finissent par bouffer ensemble et par faire connaissance, lors d’une excellente et hilarante scène de restaurant. La comédie est alors lancée.
Les personnages, des gens de tous les jours, qu’ils soient jurés ou appelés à la barre, sont tous incroyables de justesse, transpirent la réalité. Ça peut rendre mal à l’aise. Et même si on rit (ou si l’on peut rire) parfois, il n’y a pas de moquerie, pas de condescendance dans le regard que porte Christian Vincent sur ses personnages. Il ne juge pas, il montre. Sur ce plan-là, il réussit parfaitement son entreprise, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Par-dessus tout ça, il offre à ses deux acteurs principaux, Fabrice Luchini d’abord, et Sidse Babett Knudsen, une partition subtile qu’ils exécutent brillamment, sur la naissance de sentiments, sur la possibilité d’un amour.
Christian Vincent, impeccablement épaulé par un grand Luchini et par le reste du casting, réussit sur tous les plans ce faux film de procès, ce faux film documentaire, cette fausse comédie sentimentale. Ce n’est peut-être pas un chef-d’œuvre (et il serait inutile de le comparer, par exemple, au Douze hommes en colère de Sydney Lumet), mais un bon petit film, modestement et subtilement écrit et mis en scène, qui fait du bien par où il passe.
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Créée
le 20 janv. 2016
Critique lue 241 fois
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