Qu'est-ce que le Beau ?

Question intéressante quand on pense que certains peuvent détester ce documentaire en le résumant juste à "il a juste filmé les canaux d'une ville au Japon" : prenons un temps de réflexions en nous laissant porter sur ces canaux.

Peut-être est-ce simplement montrer des choses du quotidien en les transformant en choses importantes, remarquables par la manière dont on les a présentés ; l'art c'est la cristallisation de perceptions de réalités pour éveiller l'admiration.

Dans ce cas-ci, Isao a très justement eu l'idée de rendre les canaux indispensables à la vie de ces gens, ou plutôt de les rendre tellement omniprésent aux yeux de tous que tout tournait d'eux, un grand tour de la population nous amenant d'une utilité à l'autre du canal. Le commerce, l'école, les fêtes, la guerre, l'irrigation, tout en prenant le soin de nous expliquer le fonctionnement des ponts, des barrages... parfois même par un retour à l'animation dans cet unique but, montrant bien qu'il a pris une grande distanciation de cet art.

Je n'ai pas retenu tous les noms japonais, ni mêmes toutes les caractéristiques de ces lieux, laissant le documentaire m'attirer d'un coté à l'autre, d'une maison inscrite dans l'eau par un reflet, de japonais marchant uniquement sur celle-ci pour se rendre quelque part ; des lumières des fêtes reposant à leur surface, rien ne se fait sans les canaux : ils s'infiltrent partout dans la vie des habitants Yanagawa depuis des générations (d'anciennes lois régissant le tout).

On montre un vieux qui nous explique l'utilité des eaux, de l'évacuations des usés, aux jeux dans celles-ci, jusqu'à les boire ou encore l'aspect légendaire qui en ressort avec une main de kappa conservée qu'un samouraï aurait coupé.

Des roues qui semblent faire couler les canaux par leur force, protégées uniquement par la force des citoyens de préserver l'écosystème dans lequel ils sont nés : rien ne fera plier leur volonté. Les déchets non plus ne sont pas suffisant pour les faire quitter leur vie, ils ont beau s'accumuler, les naissances sont supérieur aux déchets : à celui qui fera apparaitre la plus grande montagne dans son camp.

Je vous laisse découvrir les aléas de la vie parmi les canaux de Yanagawa, depuis leur création il y a des siècles jusqu'aux inondations qui continuent malgré la modernité des années 80. Toutes différences de classes sociales ou de sexes disparait quand on prend en compte la prospérité du jardin que nos ancêtres ont fait naitre.

Rien ne fera changer d'avis les citoyens, ils étaient là avant, ils seront là après : seul un Soleil de canicule durant plusieurs générations pourrait assécher leur détermination à toute épreuve.