The Neverending Story 3 prouve malheureusement que toutes les bonnes histoires ont une fin, et que la repousser inutilement dessert voire dénature l’œuvre originale. La rupture avec les deux précédents films est à la fois esthétique et tonale : Peter McDonald – abonné aux troisièmes volets des franchises, puisqu’il a réalisé Rambo III en 1988 – s’intéresse moins au monde imaginaire de Fantasia pour lui-même que comme un refuge offert à Bastien pour échapper à ses harceleurs, tous plus caricaturaux les uns que les autres. L’idée du livre comme espace de renaissance et de protection s’avère digne d’intérêt ; pourtant, elle tombe rapidement en désuétude, remplacée par des gamineries et de la guimauve que la saga avait su jusqu’à présent repousser.
La médiocrité de l’ensemble, ancré dans des lieux et des décors en carton-pâte qui évoquent les plateaux télévisés des années 80, va de pair avec des changements de tons – pensons au passage chanté, reprise gratuite du long métrage Easy Rider (Dennis Hooper, 1969) avec « Born to be wild » – qui font du film un agrégat de morceaux qui ne tiennent pas ensemble, et que traversent des comédiens en roue libre. La puissance réflexive et visuelle de l’œuvre de Wolfgang Petersen semble perdue pour de bon. Clap de fin.