Sans prise de tête

Lors du casse d'un coffre-fort dans une bijouterie de banlieue, le truand Jack Surnet est grièvement blessé à la tête par un gardien. Ses comparses, rencardés par un toubib déchu, cachent Surnet à la campagne chez un chirurgien qui va tenter de lui greffer le cerveau d'un dangereux criminel, le seul compatible pour l'infortuné gangster...

Ce film est une production Eurociné, unique maison de production française spécialisée dans le cinéma de genre durant 30 ans. Son producteur, Marius Lesoeur en était le grand argentier (si l'on peut dire) avec des oeuvres fourre-tout, ultra- fauchées, tournées la plupart du temps en co-production avec l'Espagne pour limiter au maximum les coûts.

Peu présent à l'écran, Paul Naschy, roi du cinéma bis d'épouvante ibérique est le guest de cette pelloche aux côtés d'une ex-Miss, Sylvia Solar et d'Olivier Mathot, acteur fétiche d'Eurociné avec le suisse Howard Vernon.

Cinéaste dont on ne connait pas grand-chose, Jean Fortuny parvient avec des moyens proches du néant à créer une atmosphère rappelant fugacement "Les Yeux sans Visage": le spectateur passe (et c'est là l'originalité) du petit polar bisseux au film fantastique sans choquer nullement. Fortuny a osé ce point de bascule plutôt gonflé.

L'une des meilleures réussites de la franchise Eurociné de ce bon vieux grippe-sou de Marius Lesoeur.