Ishirô Honda reste obsédé dans ces années 50 par la menace du nucléaire, par ce traumatisme qui frappa le Japon... Les premières images en font foi... et le film, sur le plan de l'image, malgré les années, reste de bonne facture. On perçoit le soin apporter par le réalisateur à son film.
Bon, le jeu des acteurs m'a parfois laissé sur le côté, et le jeu de Yumi Shirakawa ne m'a guère convaincu.
Et il y a un je ne sais quoi qui casse la mécanique du film... dans ce mélange des genres, entre film noir, avec amourette, film de monstre et fantastique, la sauce a du mal à prendre... le fil du récit s'éparpille et certains développements se révèlent bien peu intéressants... d'où des moments un peu plats... en particulier le côté film noir qui débute le film, puis s'étiole pour revenir par petites touches sans trop d'intérêt... d'autant qu'il occasionne des discours policiers tout aussi peu intéressants... trop de scènes de commissariat... disons que les protagonistes de cet aspect du film sont si peu développés que l'on s'en moque un peu...
J'aurais aimé que l'aspect fantastique qui pâtit un peu de l'axe film noir soit plus développé... un peu comme la scène du bateau... scène réussie, pour moi l'une des meilleures du film, mais où l'angoisse aurait pu être distillée plus lentement...
Il manque cette palpitation tant le devenir des personnages reste très classique et prévisible...
Néanmoins il y a une saveur désuète plaisante au visionnage...