Un canular ! Vous allez voir si l'homme invisible est un canular !

Adapté d'un des romans de H. G. Wells et faisant partie de la série des Universal Monsters, ce long-métrage a connu un énorme succès qui a rendu Claude Rains très populaire dans la peau de l'inimaginable homme invisible. Et je reconnais bien ce succès en découvrant ce long-métrage introduisant un scénario très inventif et particulièrement novateur. Imaginez tout ce que vous pouvez faire si vous étiez invisible ! S'introduire dans une banque sans avoir à la braquer ! Se moquer de la police ! Rendre paranoïa n'importe qui ! Avoir une large multitude de cachettes ! Ce serait fantastique. C'est ce que le film nous dévoile à travers le parcours du borné scientifique Jack Griffin ayant trouvé la formule pour se rendre invisible. Mais pour ce qui est de l'effet inverse, c'est une autre histoire. Il peine dans ses recherches, on ne lui fiche pas la paix, ça le rend totalement fou et en plus, il se montre agressif envers n'importe qui. Ce personnage attirant beaucoup notre attention est la clé maîtresse de cette production.

Tout l’intérêt qu'on peut manifester pendant ce long-métrage n'est que sur ce scientifique nous nous ébaubissant comme un rien par ses gestes démesurés et son comportement révoltant. Dès les premières minutes, il s'impose immédiatement à l'écran. Il ne montre pas son visage, il refuse de faire changer sécher ses vêtements, il souhaite s'isoler, c'est ce qu'on peut constater dès le début du film, dans une auberge dans laquelle tout le monde le regarde en se demandant qui est cet étrange individu sortant de nulle part. Avec ce genre présentation, on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Pas de flash-back, ni d'introduction, on découvre l'homme invisible pendant les premières minutes sans savoir ce qui lui est arrivé. Et plus on visionne ce film, plus ça devient à la fois distrayant et captivant. Tout le monde le fait chier, tout le monde le traque, tout le monde veut en finir avec lui. Et l'homme invisible multiple ses sales coups, ses magouilles, ses moqueries et ses pièges tout prennant énormément plaisir à martyriser les gens par n'importe quelle manière.

En tant que l'homme invisible, il est difficile de juger l'interprétation de Claude Rains campant ce rôle puisqu'on ne voit pas du tout son visage. Mais on sent que ce dernier est très présent pendant le visionnage. Il habite son personnage comme n'importe quel acteur qui jouerait un rôle parfaitement dans ses cordes. Et Claude a l'air de bien s'éclater dans la peau d'un homme se croyant tout permettre. Surtout dans ces paroles révélant sa supériorité, son génie et sa volonté d'exploiter infiniment son pouvoir par des répliques de genre je créerai une armée d'hommes invisibles. Et le reste du casting est très bon également comme William Harrigan dans la peau d'un pauvre docteur dont lui a rien demandé et qu'il devient à contrecœur le partenaire sordide de l'homme invisible. De même pour Gloria Stuart dégageant de la fraîcheur et de la romance pour apporter une part d'humanisme décente à ce long-métrage si tendu.

Tout le film est comme ça, aucun de temps de répit, de la menace, du frisson, de la méfiance, trois sentiments dont on peut être envahi à n'importe quel moment du long-métrage. En plus d'une interprétation stupéfiante de Claude Rains, je trouve que les effets spéciaux sont vachement bien foutus pour un film réalisé en 1933. Ce ne sont pas des grands effets spéciaux mais voir une bicyclette rouler tout seul, des verres jeter violemment sur la tête des gens dans un bar, une chemise flottant dans les airs, des policiers trébuchant bêtement sont des plans très réussis dans l'ensemble par un travail très soigné sur les effets visuels. Ce long-métrage ne manque d'aucune efficacité, on sait que l'homme invisible n'est pas un individu à prendre à la légère et les policiers imaginent toutes sortes de plans pour le saisir une bonne fois pour toutes. Pour une durée d'environ 70 minutes, le film est bien rempli pour ce qui est de générer un suspense sémillant et en tension infaillible avec un montage particulièrement méticuleux. C'est même dommage que le long-métrage ne dure pas plus longtemps, j'en demandais encore à la fin du visionnage. Un long-métrage imprégné d'une magie délassant. Un petit film qui devient indéniablement un grand classique. 8/10

Mais comment voulez-vous que je menotte une chemise qui flotte ?