Voici un objet filmique de 1933 que je voulais observer depuis bien longtemps, réalisé par le même James Whale du Frankenstein de 1931.

Sur la forme je n'ai pas de reproches à dire. Le gimmick de l'invisibilité fonctionne et cette prouesse a du faire son effet auprès du public de l'époque. Le rythme est enlevé et le montage percutant donc on ne s'ennuie guère pendant les 70 minutes que durent le film.

J'ai quelques réserves sur l'intrigue elle-même car il me semble que le film évacue trop rapidement l'exercise éthique posé par l'invisibilité du personnage principal.

Ce dernier, apprenti chimiste, a donc expérimenté avec une substance qui a comme effet premier de rendre invisible, mais comme effet secondaire de rendre fou. Ce fait est posé assez rapidement par son mentor et fortuit père benêt d'une jeune femme amoureuse éperdue et un peu cruche de notre chimiste invisible.

Le propos du film se résume donc quasiment à la décompensation psychotique de l'homme invisible. La police est la seule force représentée pour combattre ce mal, et elle s'y prend d'ailleurs fort mal jusqu'au dénouement.

On pourrait donc regretter que l'homme invisible soit si tôt dépouillé de son libre arbitre et qu'il ne puisse servir à sonder plus profondément les zones d'ombres de l'humanité.

initialesBB
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le 9 mars 2023

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