Il est inconcevable qu’une comédie abordant l’intelligence artificielle paraisse à ce point datée, sclérosée, figée dans une écriture qui hésite entre la sitcom et le feuilleton diffusé en après-midi pour divertir ménager et ménagère. Le choix d’une lutte entre l’humain et l’humanoïde, pourtant essentiel, ne conduit jamais le film à réfléchir sur les singularités de chacun, ni à franchir cette ligne de démarcation au-delà de laquelle surgit l’inconnu ; trop prude et poli, aussi lisse que son robot au sourire aguicheur, il préfère le statu quo qui ne signifie rien. Ladite lutte se voit dégradée en combat de coqs, avec ses désespérantes scènes chez le psy qui cassent le rythme d’un ensemble de prime abord plein de promesses et d’énergie – puisque l’arrivée de Bob s’effectue en quelques minutes. Les acteurs, non dirigés, font ce qu’ils savent faire, et ce pour quoi on les a engagés : le minimum syndical. Voilà donc une production réglée en mode automatique, suffisamment incolore et inodore pour provenir d’un programme informatique ; une synthèse de tous les tics et de toutes les facilités de la comédie populaire française d’aujourd’hui, quoique celle-ci ne fasse jamais rire.