La mauvaise foi, c'est dévastateur

Pourquoi la plupart de gens ont peur de faire ce qui leur plaît? Ou encore, pourquoi laissent-ils d'autres gens décider à leur place? Parce que la plupart du temps, ils sont trop peureux. Ca ne devrait jamais être aussi difficile de se lancer dans quelque chose qui nous plaît...
Pour le coup, Paul Exben est devenu le plus grand des hypocrites! Après avoir ratatiné ses rêves, il massacre ceux des autres. Un job de rêve pour rejeter ses propres désillusions sur le monde, punir quelqu'un (faut bien) de son propre échec... Il ne l'accepte pas et détruit ainsi la vie qu'il a malgré lui, au lieu d'essayer d'en tirer le meilleur, d'assumer les choix qu'il a faits et ceux qu'il n'a pas faits.
Par la suite, dans la merde, il s'y retrouve, c'est clair. Mais quel besoin de filmer moult plans apologiques, où l'on voit notre héros torturé se lamenter sur ce qu'il a fait dans sa bagnole? Ca crée des longueurs terribles et enlève tout l'intérêt qu'on aurait pu avoir pour Paulo. Ben oui : en tuant ce type, il accède à son rêve, bordel! Pourquoi les remords? Se saboter pendant la moitié de sa vie n'est pas humain, alors que tuer un homme, c'est si simple et simplement dans la nature humaine...
Cette histoire est celle d'une vie ratée, et d'une seconde chance pourtant impossible, inatteignable. La réalisation meurtrière d'un potentiel non exploité, par peur. Peur de quoi?
Le héros se retrouve enfermé dans une spirale de culpabilité, incapable d'assumer son acte.
On a l'impression qu'il est impossible de rattraper un vieux rêve autrement que de manière tragique. Sur une fin plus que discutable, le spectateur est laissé sur le cul, bluffé par l'image et la photographie (magnifiques), le jeu mitigé des acteurs, la connerie de Paul Exben. Si il y en a un que je ne plaindrai pas, c'est bien lui.