Thriller avec une pointe d'espionnage et une boussole giallo, L'Homme sans mémoire est un divertissement nonchalant, sans bavures et avec quelques éclats. Il joue d'abord avec le passé trouble et les identités multiples de l'amnésique, puis insiste sur les mystères et espoirs présents, avec des réminiscences récurrentes pour maintenir la ligne de fond.
Le gangster supposé est engagé dans une course contre [la montre face à] des ennemis dont il ne connaît que l'entremetteur ; les flash rares lui indiquent qu'effectivement il était un salaud. Ces atouts et ce flou servent à maintenir la pression, leur effet psychologique et même leurs ambiguïtés dans le ménage sont mésestimés. Le développement est parfois très explicatif, les effets forts, certaines tensions naïves ; le film est à son meilleur dans les moments d'accélération. Le soin plastique est manifeste mais insuffisant pour balancer la fadeur générale.
Le résultat reflète avant tout des tendances d'époque (idem pour la bande-son de Gianni Ferrio). Le côté ludique plafonne dans la dernière ligne droite avec le coup de la tronçonneuse opportuniste. Duccio Tessari, réalisateur de nombreux films d'aventure, reprendra le principe de l'amnésie rapidement après, avec la blonde de Safari Express (par Ursula Andress). Ici la croqueuse mélodramatique est jouée par Senta Berger, autrichienne vue dans Croix de fer, initialement prisée par les américains pour ses vertus physiques.
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