Like a Firework

C'est dingue comment les avis peuvent diverger. J'ai littéralement adoré The Interview, je l'ai trouvé même exceptionnel, d'autres l'ont juste trouvé plaisant, d'autres encore l'ont trouvé merdique.

Pourtant, j'ai un peu l'impression d'être une des rares personnes à avoir vraiment adoré ce film alors que dans ma tête, trotte tout un tas d'arguments qui justifient mon point du vue. Du coup, je me demande bien ce que peuvent reprocher les gens à The Interview. Autant, on peut ne pas apprécier l'humour con et plutôt osé de Seth Rogen et d'Evan Goldberg, autant, j'ai l'impression que beaucoup ont raté un fond politique que j'ai trouvé super intéressant.

Sous ses apparences de film de potes fait un peu sous acide, The Interview est à mon sens, un excellent film sur la manipulation des médias et les conflits internationaux. Comme si, avant d'être des déconneurs, Rogen et Goldberg étaient aussi des savants. Bon, ce serait peut-être un peu exagérer de les traiter de savants, mais curieusement, sur les deux films que j'ai vu d'eux, j'ai toujours trouvé une part de réflexion intéressante.

Avant d'être un film avec des saucisses qui s’enfilent des pains, Sausage Party, c'est un film sur la croyance et l’obscurantisme.

Bah là c'est pareil, The Interview est un film aux apparences con, mais au fond très intelligemment amené. C'est fait avec légèreté, ça n'empêche que le message reste bon.

Je pars du principe que vous avez vu le film pour comprendre la critique car je vais un peu analyser certains passages du film pour étoffer mon argumentation.

Le monde est manipulé par les médias, et les médias eux-mêmes peuvent être manipulés par les politiciens. Le politicien en question, c'est Kim Jong Un, leader (dictateur) de la Corée du Nord de 31 ans, qui fait croire à son peuple que c'est un Dieu et qu'il n'a même pas besoin de pisser. Certes, le personnage manipulateur, c'est inévitablement une personnalité haïs par le reste du monde, mais on peut prendre n'importe quel politicien un peu futé et n'importe quel journaliste pourrait facilement être corrompu (je ne citerai personne pour n'offenser personne, tout le monde a le droit d'avoir son avis politique).

Bon, après, le personnage de James Franco n'est pas forcément corrompu, disons plutôt amadoué, mais on garde l'idée d'une manipulation du dictateur. D'autant plus que concernant l'Interview, c'est son équipe qui décide des questions posées à Kim Jong Un, donc celui-ci à un contrôle total sur le sujet ce qui lui permet donc de mentir et de contrôler les pensées.

Et puis quelle manipulation hilarante. C'est ça justement qui m'a fait hurler de rire devant The Interview, c'est la facilité qu'a Kim Jong Un a manipuler son peuple et les journalistes. Pour prouver que les gens ne meurent pas de faim dans son peuple, il suffit de montrer à James Franco une fausse supérette et un petit gros devant et le tour est joué. Pour lui prouvé que c'est un mec cool, il lui met à disposition tout un tas de femmes, et ils jouent avec un tank ! Et les tanks... c'est trop cool ! C'est tout con, mais ça marche.

Mais en même temps, le film se permet certaines scènes de tension que j'ai trouvé remarquablement bien menées. La scène de l'interview est incroyable ! C'est assurément la meilleure scène du film et j'ai été bluffé. Que ce soit par l'interprétation des acteurs, le montage alternatif ultra efficace, et les dialogues superbement bien écrits. Y avait une tension ultra dingue, mais en même temps, le film se permet quelques blagues, on rigole sans sortir de la tension, ça marche ! Merde... c'était juste parfaite.

En parallèle, le film critique également la politique international américaine. Et là, je suis obligé d'afficher un avis politique. Lorsque les USA ont liquidé Sadam Hussein, la situation en Irak n'a jamais été aussi instable et le pays est devenu une terre de terroriste. De même lorsque la France a attaqué Kadhafi en Lybie, le pays a été ravagé et est aujourd'hui instable. Certes, ces pays étaient sous une dictature, mais croyez-moi, j'ai vu des reportages où des gens regrettent le temps de Saddam Hussein tant c'est l'anarchie aujourd'hui. Et justement, The Interview parle de ça, car tuer Kim Jong Un reviendrait à foutre un bordel monstre en Corée du Nord et le pays serait alors encore plus dangereux car totalement instable. Le film amène alors à réfléchir comment démanteler une dictature quand celle-ci est ancrée à ce point dans une société, il faut avant de tuer un dictateur, totalement revoir le fonctionnement politique du pays, réfléchir aux conséquences d'un tel meurtre, ce que n'ont pas fait ni les USA ni la France avec Hussein et Kadhafi.

Je consens qu'il s'agit là de mon avis politique et qu'il a donc une incidence sur ma façon de recevoir The Interview, mais en ce qui me concerne, cette façon de voir la politique international des USA me fit extrêmement plaisir de la part d'un film qui se présentait simplement comme un film de potes.

Donc le fond est excellent et concernant le film dans l'ensemble, j'ai rigolé comme pas possible. Je suis du genre à regarder des films seul, et regarder une comédie seul, c'est pas très marrant. Mais croyez-moi, même dans mon triste solitude, j'ai rigolé aux éclats devant The Interview. C'est un humour qu me convient totalement, je suis fan de James Franco et je l'ai trouvé splendide. Seth Roger et James Franco forment un duo génial et le film est truffé de caméos (Emma Stone, Joseph Gordon Levitt, Eminem), et se moque de la presse people qui s'extasie quand une célébrité se révèle homosexuelle au chauve.

Enfin bref, j'ai adoré The Interview, les musiques étaient au top avec une incrustation merveilleuse de Firework de Katy Perry ou encore Wind of Change de Scorpions. Y a aussi tout un tas de références à la pop culture que ce soit à travers le Seigneur des Anneaux ou les Guns N Roses (ce qui ne peut que me plaire). Niveau mise en scène, il y a de très bonnes idées, c'est propre, tout ce qu'il faut avec des effets spéciaux parfois excellents. Voilà quoi, j'ai trouvé The Interview incroyable et si je pouvais voir d'autres comédies du même acabit, je bondirai dessus.

En revoyant son contexte de sortie, je peux comprendre que beaucoup ont attendu The Interview comme une œuvre ultra subversive suite à la polémique qu'il avait suscité, mais en ce qui me concerne, je suis passé totalement à côté, et du coup, je n'en attendais rien, et j'ai été très agréablement surpris.