Sorti la même année qu’Explorers, Invaders from Mars partage avec le long métrage de Joe Dante son attachement à un protagoniste enfant dont la curiosité, l’imagination et l’intrépidité permettent d’entrer en contact avec une vie extraterrestre tantôt accueillante – pensons aux créatures loufoques dévoreuses de pop culture chez Dante – tantôt hostile, son esthétique très colorée ainsi que son échec retentissant, public et critique, lors de sa sortie en salles. C’est que la source Close Encounters of the Third Kind (Steven Spielberg, 1977), référence explicite pour les deux films, paraît tarie à force d’avoir été exploitée par nombre de productions ; en outre, Tobe Hooper échoue à s’approprier un scénario prévisible auquel il greffe l’atmosphère paranoïaque chère au cinéma de John Carpenter, seule originalité notable – la séquence de traque par une maîtresse d’école diabolique reste en mémoire.
Lorsque nous pénétrons dans la galerie enfouie dans la terre pour entrer dans le vaisseau spatiale, lorsque nous découvrons ses hôtes, grosses larves animées avec talent, quelque chose se produit, un émerveillement teinté de dégoût ; dommage alors qu’il faille attendre une séquence médiane puis la clausule pour s’y rendre, les autres lieux étant tout à la fois banaux et filmés avec une platitude désespérante. Une petite curiosité, honnête et bien exécutée, un film mineur pour Tobe Hooper.