«… et les Shadoks pompaient… »
De retour à Frisco (un épisode sur deux s'y passe, l'autre moitié se tenant à New-York et ses environs), la famille Charles se retrouve bien malgré elle (comme toujours, mais là plus que jamais puisque n'importe quel lieu qu'il visite se transforme en scène de meurtre) au cœur d'une sombre affaire de paris hippiques trafiqués dans laquelle les cadavres n'en finissent plus d'apparaître. Dans son enquête, Nick est comme toujours aidé de sa charmante femme Nora, du lieutenant Abrams (John Guild quand il est à New-York) et de son chien Asta. Évidemment, comme la coutume le veut, Nick le détective appréhende finalement le coupable au cours d'une assemblée plénière réunissant tous les suspects de l'affaire.
Quatrième épisode des aventures de la famille Charles, Shadow of the Thin Man est également le plus parodique, sans être le plus drôle pour autant. "One shoot Woody" (crédité ici Major W. S. Van Dyke sans qu'on sache vraiment pourquoi comme il avait fait auparavant avec W. S. Van Dyke II, bref) se concentre effectivement plus que d'ordinaire sur les facéties d'Asta (dont deux ralentis), insiste sur la relation paternelle drolatique entre Nick et Nickie (d'où une scène très drôle dans un carrousel) et surtout force le trait déjà bien épais de l'intelligence relative des forces de police jusqu'à la caricature. Si bien qu'au final Nick et Nora semble littéralement nager dans un océan d'évidence qu'ils semblent être les seuls à voir. Deux gentils gibis chez les shadoks quoi.
Sinon Powell semble en meilleur forme que la dernière fois. Le tournage de l'opus précédent, Another Thin Man, fut en effet repoussé à de nombreuses reprises à cause des problèmes de santé de l'acteur (cancer foudroyant apparemment) et Melvyn Douglas et Reginald Gardiner avaient même été approchés pour le remplacer. Finalement tout est bien qui finit bien car il décèdera presque 50 ans plus tard à l'âge de 91 ans. La chanson n'est hélas pas aussi douce pour le réalisateur W. S. Van Dyke qui se suicidera deux ans plus tard, laissant les rênes des deux prochains films à Richard Thorpe qui récupère ainsi pour la seconde fois (après Tarzan) une franchise initiée par Van Dyke. Un mot pour finir de Myrna Loy que j'aime de plus en plus à mesure que je la regarde jouer la femme parfaite. Avis de l'intéressée : « En épouse parfaite que je suis – en faisant allusion à son rôle-type d'épouse idéale – je me suis mariée quatre fois, ai divorcé quatre fois, n'ai pas d'enfants et je suis incapable de cuire un œuf. ».
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.