L'Ours en moi
7.4
L'Ours en moi

Documentaire de Roman Droux (2019)

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L'ours bénéficie dans notre imaginaire collectif d'une réputation plutôt sympathique. Dans les albums pour enfant ou dans les dessins animés (ce brave Baloo) l'animal appartient à la catégorie des gentils. L'inverse du loup en quelque sorte. Pour autant on ne se risquerait pas à approcher la bête de trop près : on a encore en mémoire Di Caprio prenant très cher au début de The Revenant. Car si l'animal a une tête de bon gros et une allure pataude, ne nous y fions pas, cela reste un prédateur redoutable. Même les spécialistes les plus avisés ne font pas le fier devant le bestiau recommandant en cas de rencontre fortuite de s'immobiliser en silence et d'attendre qu'il passe son chemin. Seul risque, tomber sur un spécimen mal léché auquel cas le scénario peut finir en eau de boudin. Cela dit pas de panique, le grizzly préfère de loin la chair énergétique du saumon aux cuisses de grenouille et s'il s'approche de vous d'un peu trop près ce sera sans doute par curiosité. Car l'ours comme l'homme est un animal curieux.
C'est en Alaska que le réalisateur suisse Roman Droux, accompagné du naturaliste David Bittner nous emmène avec ce beau documentaire. Trois mois durant lesquels les deux hommes vont observer le comportement des plantigrades sur leur territoire de chasse. L'ours étant très territorial, passer trois mois chez lui, ne se fait pas sans précautions. Surtout que Papa ours, prénommé ici Bruno, en impose avec ses deux mètres 50 de haut pour 600 kilos. Face à la bête, une seule règle : patience et humilité. Et une formule, "Tout va bien, tout va bien....", répétée comme un mantra par David Bittner qui connait l'animal par cœur, sa bonhomie comme son imprévisibilité. Il y a quelques années, le réalisateurTimothy Tredwell, alias Grizzly Man, perdit la vie dans ce même secteur, attaqué en pleine nuit par un de ces ours qu'il était venu étudier.
Si le film s'intéresse en premier lieu à l'animal lui-même, il s'attache aussi à montrer l'approche très respectueuse du naturaliste David Bittner. Il est amusant d'observer Roman Droux, le réalisateur, tenter de se glisser comme il peut dans les pas de Bittner au prix de quelques frayeurs mémorables.
Ainsi, son documentaire dessine le double portrait d'un scientifique passionné et celui, sans concession, d'un animal qui, s'il partage avec l'homme beaucoup de traits communs* conserve en dépit de cette familiarité toute sa part de mystère.


7.5/10 <3


A voir ces jours-ci sur Arte


(*A ce sujet, lire l'approche très intéressante de l'historien Michel Pastoureau).

Theloma
7
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le 3 janv. 2022

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Theloma

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