Johnny Clay (Sterling Hayden) , récemment sorti de prison, prépare un casse pour s'emparer de la caisse d'un champs de courses. Avec 2 millions de dollars à la clé, il n'a aucun mal pour trouver des complices. L'opération est un succès mais c'est sans compter l'indiscrétion d'un des complices et de la cupidité de sa femme....
Après s'être fait repéré par le grand producteur James B. Harris avec "Le baiser du tueur", Stanley Kubrick se voit avoir ce projet à seulement 26 ans. Et la légende du cinéaste commence à se construire...
Kubrick adapte le roman "Clean Break" de Stanley White. Et les dialogues sont signés du grand romancier Jim Thompson.
Stanley Kubrick va réinventer le polar noir à sa façon en se réappropriant totalement les codes du genre grâce à sa mise en scène inventive: travelling, plans séquences et surtout une construction aux multiples flashbacks et points de vue qui inspirera plusieurs décennies plus tard un certain Quentin Tarantino pour "Reservoir Dogs" (il n'a d'ailleurs jamais caché que c'était une de ses influences ). Et il utilise le noir et blanc pour accentuer le côté film noir.
Comme dans beaucoup de polars des années 40-50, on y trouve une femme fatale....
Il est intéressant de voir qu'il a engagé Sterling Hayden pour être son anti-héros puisqu'on avait pu le voir dans "Quand la ville dort" de John Huston qui est une histoire de casse. Peut-être est ce une des influence de Kubrick...
En tout les cas l'acteur est si parfait dans son rôle qu' il tournera à nouveau avec le cinéaste (Docteur Folamour). Le reste du casting est bon aussi.
"L'ultime razzia " contient quelques morceaux de bravoure comme les scènes de course , la scène du bar (SPOIL La bagarre) ou encore le final SPOIL où on voit le butin s'envoler. Verneuil s'en est peut-être inspiré pour la fameuse fin de "mélodie en sous-sol" où on voyant le butin remonter à la surface.
Certaines personnes trouveront sans doute le début du film trop lent mais il est pourtant nécessaire pour comprendre toute la mécanique de l'histoire.
"L'ultime razzia" fit sensation et permit à Kubrick de se faire repérer tant par le public que par la profession (notamment Kirk Douglas qui fera appel à lui juste après pour le mythique "Les sentiers de la gloire ). Et signe son premier gros classique qui sera suivi par de nombreux autres (en gros tous les films qu'il réalisera après, qu'on les aime ou pas...). Ce film est tout simplement le début de la légende Kubrick.