Dérive céleste d'une lutte : documentaire d'auteur poétique militant

Le documentaire n'est pas classique : les réalisateurs et le perchiste participent au mouvement protestataire qui fait l'objet du film ; on est embarqué avec eux dans la dynamique et le tout est monté de manière très poétique.
Alors qu'au début le côté informatif semble présent avec des images du marché ou de la vie sur la place, rapidement le film prend le parti de filmer avec les militants qui débattent, manifestent et se réapproprient un lieu après que l'existence de celui-ci leur apparaisse menacée. On les suit ensuite partir dans un délire révolutionnaire basé sur la commune assez poussé. Quand on n'obtient pas de résultat physique on trouve refuge et on pousse la lutte dans les idées et on élargit l'horizon de l'esprit.


Compte tenu du côté amateur du film, porté par la structure primitivi, un grand bravo sur la qualité de l'image et du rendu.
Personnellement, le choix d'orientation militante du film m'a laissé sur ma fin car j'aurais préféré un documentaire moins intrusif, avec plus de détachement des réalisateurs, et qui montre de manière plus globale toutes les facettes et parties de la "bataille" de la Plaine. On est de fait emmené de force avec les communards, on partage leurs joies et leurs peines, mais on n'entrevoit pas vraiment le fond du débat où les différents aspects contradictoire de cette requalification qui a créé beaucoup de débat à Marseille, avec énormément de personnes pour le projet également. Au cours du film on observe la transition d'un mouvement basé d'abord sur l'objet de la place de la Plaine à un rassemblement utopiste permettant aux gens de garder espoir face aux déceptions sur le terrain.
Le film est une ode à la lutte, à la résistance et au militantisme. Bref, le film aurait pu s'appeler Dérive céleste d'une lutte
Sinon j'espère que cette appropriation de l'espace public reprendra de plus belle dès les travaux finis, ou sur d'autres places, sans qu'il y ait besoin qu'un projet vienne la mettre en péril (ce qui semble assez paradoxal).
Aussi, il aurait été souhaitable qu'à la fin du film les images des barricades sur la Canebière soient recontextualisées car elles faisaient suite à la violence policière sur des manifestants réunis pour les causes des gilets jaunes et de l'effondrement des immeubles de Noailles du 5 Novembre, bien plus que pour la Plaine. C'est vrai qu'à Marseille à ce moment là y'avait de l'insurrection dans l'air !

LibertaiPunk
6
Écrit par

Créée

le 23 oct. 2020

Critique lue 227 fois

1 j'aime

1 commentaire

LibertaiPunk

Écrit par

Critique lue 227 fois

1
1

Du même critique

Comprendre l'empire
LibertaiPunk
1

MDR

Des Francs-Maçons partout Des Sionistes partout L'internationalisme, la grande tragédie de notre ère Vive le nationalisme, vive le capitalisme national, ou l'exploitation des salariés, mais pas au...

le 8 mars 2011

17 j'aime

24

Outreau : Un cauchemar français
LibertaiPunk
5

Nombreux oublis et biais anti enfant victime

On peut se demander pourquoi Netflix à condensé cette histoire colossale sur seulement 4 épisodes de 45 minutes. Par exemple pour l’affaire Gregory (bien moins complexe) on a 5 épisodes d’une heure…...

le 17 mars 2024

14 j'aime

5

L'Affaire d'Outreau
LibertaiPunk
3

Série totalement partiale et ou la fiction tord la réalité !

Comment dire... Les acquittés et leurs avocats ont 92% du temps de parole contre 8% pour le seul enfant victime qui y témoigne. Lui décrit simplement ce qu'il a vécu quand eux passent leur temps à...

le 19 janv. 2023

10 j'aime

7