Comme de l'urbex en plein air

J'avais entendu parler l'autre jour de Luc Moullet, et souhaitant voir son travail, je me suis aperçu qu'il a fait un court métrage de 17 minutes sur les terrils. De quoi titiller ma curiosité, ainsi que celle de ma compagne (qui vient du Chnord) après tout, c'est facilement trouvable sur le net.

Bon, autant le dire, ça a vieilli aussi bien dans le fond que dans la forme. Si aujourd'hui les terrils ont été classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco et font l'objet de randonnées touristiques, autrefois ça n'était pas le cas et il était même question de les aplanifier. Cette structure incongrue n'était pas sur les cartes (ou sous forme d'oursin) et constituait pour les gens de l'époque comme une survivance un peu honteuse du passé minier.

Le film les réhabilite donc : leur incongruité dans un territoire plat, leurs spécificités, leur apport touristique, la façon de les arpenter, Luc Moullet explique en quoi il faut les conserver et les chérir. Il filme dans des lieux qui sont censés être abandonnés et non ouvert au public, ce qui fait de lui un sorte de précurseur de l'urbex... mais en plein air. D'ailleurs il parle du terril de Noeud-Les-Mines qui va devenir une piste de ski... et c'est effectivement le cas 30 ans plus tard. On voit aussi des beaux plans des stations essence de l'époque.

Après, c'est filmé de bric et de broc, et si à l'époque ça devait demander un certain moyen (notamment un tournage en pellicule) aujourd'hui la même chose ferait aisément l'objet d'une vidéo YouTube un peu rigolote fait par un amateur sur son temps libre. Mais c'est drole aussi dans sa désuétude : la façon de parler de Luc Moullet, les acteurs un peu mauvais, les petit trucages rigolos (passer sa tête derrière une maquette de terril) et le petit quizz de fin.

C'est rigolo pour ce que c'est.