L'année erratique
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Dernier rôle de Michel Blanc dans ce qui ressemble beaucoup à un autoportrait, voici une jolie parenthèse dans le cinéma français populaire. On y trouve, outre Blanc, des comédiens adoubés par le grand public dans une tragi-comédie qui narre les tribulations de la famille Boltanski en pleine période de grand chambardement.
Si la trame historique est pleinement assumée et n'hésite pas à faire des parallèles entre Mai 68 et le Gouvernement de Vichy, elle est surtout prétexte à un esprit de détournement parodique. Les intellos baraguinent une logorrhée intempestive pour dire des choses simples, les slogans estudiantins sont gentiment moqués pour raconter l'inanité de certains, la petite Bourgeoisie Trotskiste provoque gaiement leur congénère conservateur et jusqu'au Grand Charles qui fuit la chienlit révolutionnaire pour s'abriter chez les Maoïstes.
Sans doute le suisse Lionel Baier regarde t'il tout ce capharnaüm hexagonal avec un œil malicieux, ravi de pouvoir se goser de nos turpitudes. Il prévient d'ailleurs instantanément que ce qui l'intéresse est moins La Vérité, que toutes celles que l'on s'inventent pour résister à la noirceur du monde. Pas un hasard si le film est vécu du point de vue du petit Christophe Boltanski, dont le livre est ici adapté. Pas plus que la transmission des anciens sert de fil conducteur au récit, comme une mise en garde permanente.
Le hasard veut qu'il soit question D'Odessa du temps de sa judeite ukrainienne, et que l'antisémitisme du livre/scénario fasse grandement écho à notre triste époque. Souhaitons que le public fasse honneur à ce modeste mais fort enthousiaste film, ne serait-ce que pour un dernier hommage à Michel Blanc, mais également pour ce qu'il nous lègue comme héritage.
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le 30 mars 2025
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